On a aimé Gala de Jérôme Bel...
Une démarche intéressante pour des spectateurs avertis
Dans son spectacle Gala, Jérôme Bel
relève le défi de faire monter sur scène des amateurs en les laissant
interpréter librement des mouvements imposés : « Il s’agir de laisser
faire leur désir ».
Réunir des gens qui ne sont jamais montés sur scène et des
gens dont c’est le travail sans la moindre distinction, voilà le but de cette
pièce. Les amateurs sont des gens qui apprécient la danse. Pour participer à l'aventure, il fallait aux amateurs trouver ce qu’ils aimaient faire et ce qu’ils aimaient danser. La danse, telle qu'elle est présentée dans Gala n’est alors plus un art, mais une culture, et plusieurs styles sont abordés sans discrimination
comme le ballet classique, les danses de salon, ou le célèbre moonwalk de M. Jackson. L’enjeu du
spectacle est d'abolir les jugements.
Une démarche riche mais pas évidente.
Dans la salle, au début du spectacle, quelques rires timides
se font entendre, les gens ne savent pas s’ils peuvent rire du spectacle
qu’offrent ces amateurs, qui sont parfois ridicules mais donnent beaucoup et se
livrent sans tabou ni complexe. La question qui se pose dans la tête des
spectateurs est : « Est-ce que j’aurais osé ? » Le regard
des autres et de la société, qui censure en quelque sorte la liberté
d’expression, est abrogé, l’espace d’un spectacle, puisque tout est toléré. Gala déconstruit le ballet en tant que performance technique, pour amener le public à plus d’indulgence et d’empathie, plus d'attention envers l’autre, qui est finalement
à notre image.
Salomé, Léa (Manaa 1)
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