Les MàNAA découvrent Nippon 2011 de Frédérick Carnet...




 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Atelier d'écriture à la petite Galerie. Les étudiants choisissent une des photographies de Frédérick Carnet et composent un texte en suivant l'une des trois consignes suivantes : écrire à la 2e personne du singulier ; insérer plusieurs fois ces mots de l'artiste "à contre-sens du flot" ; ouvrir ou clore son texte par ces autres mots de l'artiste "J'aimerais mourir sans colère".






J’aimerais mourir sans colère.
Et m’éteindre sans passion
Etreint par un ravissement tiède.
J’aimerais mourir avec éclat.
Et comme le dernier rappel d’un comédien
Bruyamment, achever mon existence.
Eclater dans cette dernière danse
Où l’on ne meurt ni froid, ni vieux, ni maladif
Où l’on y meurt fier.
Comme le dernier consentement que l’on fait au monde
Celui, impossible, de continuer sans nous.
Un saisissement froid
J’aimerais taire ce cri qui me tue
Mais tout écho sonne comme un refus.
La farce d’un enfant résigné
Vaincu, prétend que c’était son idée.
Il s’en va, et moi
J’aurais préféré mourir sans colère.
Clément Bascou


 








 

À toi qui flottes sur l’eau, emporté par le courant. Autrefois tout, maintenant tu n’es rien. L’eau seule reste maîtresse de tes mouvements. Porte, fenêtre, façade, toiture… Plus personne ne sait d’où tu viens et personne ne veut savoir où tu vas. Le temps s’est arrêté, tout est gris… immobile. Jamais plus tu n’entendras les cris des femmes les jours de marché, les rires des écoliers, les soupirs du vieil homme fatigué…
Toi, simple morceau de bois, tu es désormais destiné à naviguer sur ces eaux mortelles pour l’éternité.
Alexia Limoges

 

Cette dune,
Regarde ces dunes
Observe leur pureté au beau matin
Elles qui vivent si bien sans ce soucier du lendemain.
J'aimerais être comme elles.
Si propres Si saines
Si parfaites,
on pourrait même croire que rien ne peut les atteindre que rien ne pourra les détruire. J'aimerais être comme elles.
Elles grandissent un peu chaque jour mais savent naïvement qu'elles seront là pour toujours. J'aimerais être comme elles.
Elles ne doivent rien à personne,
Seul le vent guide leur humeur et surélève leur bonheur.
J'aimerais être comme elles :
J'aimerais mourir sans colère.
Pauline Dumont


Tu me regardes de haut, moi qui est déjà plus bas que terre ?? ... S'il te plait arrête .. 
Tes yeux, ton regard me transpercent tels une arme s'enfonçant tout doucement dans ma poitrine ..
Ta grandeur, ta splendeur .. ton calme, ton innocence .. ta naïveté, ton imprudence.. ma jalousie m'écrase peu à peu ..
N'ai-je pas le droit de rêver ? N'ai-je pas le droit de sourire ? N'ai-je pas le droit de respirer .. 
Mon esprit te transforme, tu deviens vicieuse et égoïste.
Après tout, il n'y a pas assez de bonheur pour tous. 
Melissa Rioul



Lorsque tu es revenu du japon, tu m'as dit que tu aimerais mourir sans colère. Le Japon et son peuple t'ont tant serré le cœur que tu es allé jusqu'au point de te mettre à leur place, comme si tu avais toujours grandi là-bas. Après le tsunami de Fukushima, les hommes ont dû accepter que la Nature, l'Océan, les éléments… se soient déchaînés sous leurs yeux. Quand tu es revenu du Japon, tu as insisté sur le fait que les Japonais sont des gens très proches de la Nature et que leur spiritualité est ancrée dans toutes les choses naturelles qui les entourent. Et tu m'as dit que tel un Japonais, tu as ressenti toute la tristesse ainsi que la splendeur de ce drame naturel. Mais tu sais mieux que moi que l'homme doit accepter ce que la nature lui offre, aussi bien que ce que la nature lui retire.
Antoine Bertholom



Marcher, marcher, marcher. Sur cette route, à contre-sens du flot, les voitures roulent. Elles quittent la ville. Plus d’espoir plus de vie. Je reste, à contre-sens du flot. Pour l’espoir pour la vie. Continuer de marcher comme d’habitude. Pourquoi changer ? Pourquoi partir ? Mais c’est plus dur que d’habitude, il faut marcher à contre-sens du flot. Il faut être fort, comme la carpe Koï, qui dans la légende remonte le torrent et devient dragon. Je suis une carpe qui remonte à contre-sens du flot. Rien d’autre n’a d’importance, plus de douleur ni de colère, seulement l’air dans mes poumons. Belle et dangereuse. Je vais marcher un peu, à contre-sens du flot.
Enora Gourlaouen


"Regarde
Comme la taule et le fracas s'harmonisent
Tandis que la calme colline s'amenuise
Lourdement, ces mécaniques abandonnées
Masquent la véritable beauté.
Au loin tu peux la deviner
Elle est là, étouffée, noyée
Par un flot inerte et silencieux.
Ressent le paradoxe tumultueux
Machine. Mort.
Le Chaos.
Paisible. Doux.
Le Beau Regarde"
Alissandre Alazard
 




 
 
Cette photo m'inspire plénitude et tranquillité. Désertique et mystérieuse, elle cache pourtant bien son jeu. Ces arbres semblent s'envoler vers les cieux comme si ils souhaitaient s'échapper de ces lieux. Ils s'en doutent, ce calme n'est pas rassurant. Sans bouger cette nature sera destinée à périr. L'auteur exprime sa volonté de garder ces lieux intact, d'immortaliser ce moment. Oh, nature vulnérable, je comprends maintenant que ce paisible moment cessera lorsque Frederick Carnet chuchota " J'aimerais mourir sans colère"
Charleyne Stern
 
Voyager, observer, ressentir, s'émerveiller devraient être les mots clefs. Pourtant, ici, rien ne fait dire qu'il faut s'époustoufler. Tragique, dramatique, là où un jeu d'ombre et de lumière vient dominer le parc,... le vide. Rien, inerte, les jeux d'enfants restent statiques. Foudroyé par une catastrophe plus rien ne l'anime. Là où il devrait pourtant y avoir de la joie et des rires, c'est un calme pesant, envahissant qui provoque en moi un violent emportement. Puis j'ai cette phrase qui revient sans cesse dans ma tête : j'aimerais mourir sans colère.
Célia Donna
 
 
Il faisait calme dans mon cœur, dans mon âme.
Je n'avais plus peur
Je n'avais pas baissé les bras, abandonné
Laisse passer la douleur, qu'elle s'en aille, qu'elle s'en aille.
Il faisait juste calme dans mon cœur.
Un pâle soleil caressait la froide colère qui montait et se répandait en moi
La réchauffait, l'enserrait, l'embrassait, calmant l'envie, le déchaînement, la violence
Pourquoi?
Inspire. Respire. Inspire. Respire.
Tempère-la. Recommence.
N'aie pas peur, là, ils ne te feront plus de mal.
Quand tu tapes, t'acharnes et perds le sens des choses
Quand tout brûle au fond de toi et que tu imploses
Stop. Chut... Calme ton cœur, ton âme
Arrête ce futile combat contre l'invisible
Des forces vides de sens contre lesquelles tu viens t'écraser
J'ai fait le calme dans mon cœur
Laisser le soleil disperser la tempête et la haine
puis-je maintenant?
J'aimerais mourir sans colère.
Lucigaël Vaiti
 
 
 
Stop ! Arrête-toi … Mais que fais-tu ? Tu t’agites dans tous les sens… Tu accélères, tu désespères… Tu pars, tu cours… Mais vers où ? Tu suis la foule, voilà la triste vérité. C’est tout ce que tu sais faire ! Suivre, ne pas se poser de questions, avancer pour mieux se fondre dans la masse. Alors pour une fois, arrête-toi. Lève les yeux vers le ciel. Prend le temps d’observer. Observer chaque détail. Les arbres sans feuilles, les nuages poudreux… Et cet immeuble qui s’élève vers le ciel. Cet immeuble qui semble ne jamais s’arrêter. Il monte, monte, monte… Sans limites, sans but…
Gaëlle Blanchard


Peu importe la façon
Peu importe les raisons
Que la terre entière
Me laisse un goût amère
Je m'élèverai de tout mon tronc
Clamant un triomphe sans nom
Et ce, peu importe les misères,
Car j'aimerais mourir sans colère.
Camille Emmanuelle
 
Colère. Dans mes grands espaces boisés, les oiseaux ne chantent plus. Et sur mes hautes montagnes enneigées, la neige a fondu. Partout où l'Homme est passé, une partie de moi s'est dégradée. A couper, brûler, fabriquer, consommer, jeter ... Polluer. Alors j'ai craqué. D'une vague son royaume j'ai envahi. Mais finalement, c'est moi que j'ai affaiblie. Car l'Homme, dans sa bêtise, m'a réservé une nouvelle surprise. Radioactivité, c'est le nouveau nom, De ce sport maintenant de renom, Où on modifie la nature pour être plus puissant, Et le pire, c'est qu'on se croit intéressant. Si je devais mourir, j'aimerais mourir sans colère. Mais moi, Nature, ne verrai jamais s'éteindre la lumière. Marine Bourdon