séquence "des mots et des choses": une séquence menée transversalement avec les matières artistiques





  • MANAA 1

  • Léa BARDIAU Laura B. Alice Catroux Hayati CHAYEHOI élève5
    Florian DachLucie Deschamps Matthieu Duchenne Marie Durand Mélody GOUET
    élève11Hélène HUGONLaura IfrahMathilde.LCharline LEMMELET
    Pauline LeplegeHélène MNelly M.Liéna ODOUTANPanic Lize
    Frédérique PoissonAssia TTaupin coralieCharlène G

  • MANAA 2

  • Camille A. bertaux Caroline B.PaolaEliane Chidiack Adeline C.
    Louise C Laura D. DESCHAMPS Valentine Alice develey-Jolivot Marion F
    Fanny GalipaudGacel JérémyGuillerm ClémenceLavergne JordaneStéphanie Lech
    Malherbe AudreyObouo CéciliaPerinet-Marquet LauraElea S.Lucile S.
    Simon TaulelleMélanie W





    MANAA 1 [menu]



    Léa BARDIAU

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    Ce poème, qui a pour sujet le canard, s'inscrit dans le cadre d'une activité menée transversalement en art et en français. En effet, nous avons traité en TP un sujet de linogravure sur les animaux de la basse cour ( un canard dans mon cas ) et avons dû en retirer certains traits de caractère. Nous avons exploité ces traits à la fois dans notre texte poétique et dans notre gravure. Il a été difficile de se centrer sur un aspect de l'animal et d'en faire un poème d'autant plus que le style nous était imposé ( écrire un poème à la manière de Ponge) et que l'objet de notre poème n'était pas libre.
    Dans mon poème j'ai tenté de retranscrire l'aspect maladroit et curieux du canard, je parle de ses formes et ses textures ( ce que nous avons largement abordé en TP). Il a été intéressant de travailler à la fois sur une image et sur un texte pour exprimer des sentiments similaires et d'exploiter ce qui avait été fait en TP pour le poème et inversement, on ne perçoit pas toujours bien la relation qui peut exister entre une image et un texte.


    Bancal l'animal

    Sur ses deux pattes palmées déplaisantes, cet animal bancal et disgracieux se dandine à « pas comptés ». Dodelinant sa bedaine duveteuse couverte d'un plumage nuageux, il inspecte d'un oeil alerte. Et son regard investigateur balaie la cour tel un radar à l'affût. Son long bec lisse prêt à crier ce que ses grand yeux auront remarqué. Une tête bien adroite sur un corps maladroit voici mon canard.

    Laura B.

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    La ferme d’Ecancourt nous a ouvert ses portes à la mi-septembre. Nos professeurs d’arts appliqués nous ont alors guidé vers un travail de design original, à partir de bois de cagettes récupéré, pour aboutir à la construction de cabanes-cocons.
    Un lien s’est alors établi entre nos cours de français et de travaux pratiques, afin de créer des éléments de décors pour les cabanes, avec d’un côté un poème sur un animal de la ferme et de l’autre des plaques de linogravure ou bien des animaux réalisés en fil de fer, le tout basé sur un travail photographique préalable.
    La découverte de la ferme et de ses animaux fut épanouissante et la possibilité de lier un poème à nos cabanes, aux animaux habitant la ferme, a donné lieu au développement d’un imaginaire nouveau.
    Le choix de la pintade comme sujet du poème n’est pas sans arrière-pensée : je souhaitais présenter ce curieux animal que l’on charrie souvent, dans le but de le montrer sous un jour nouveau.

    Friandise

    La pintade peint sur notre vision une multitude de tâches blanches,
    Artiste de la nature, elle se pare de mille points purs ;
    Gloutonne toujours insatisfaite,
    Elle becquette, picore et becquette à nouveau.
    La nourriture de son corps donne alors à son esprit,
    L’espoir nouveau de s’envoler vers des cieux plus haut,
    La légèreté d’un monde et de mots nouveaux.
    Elle s’ébroue, déploie ses ailes et envoie dans le vent
    Des milliards de lettres et de sentiments entremêlés
    Les articulations sont dures et rigides, l’étirement difficile,
    Elle s’étend
    Comme après une longue sieste dans le froid de l’hiver.
    Ses pensées s’égarent, son esprit erre, puis se fixe.
    Elle offre alors au regard brillant,
    Plumes et couleurs,
    barbillons rougeoyant,
    yeux flamboyant.

    Alice Catroux

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    Ces dernières semaines ont été centrées sur la réalisation d’un projet de design d’espace au sein même de la Ferme d’Ecancourt. En effet, l’ensemble des élève des MANAA 1 et 2 se sont attelés à la construction de microstructures éphémères en vue d’accueillir les visiteurs de la ferme lors des journées portes ouvertes. L’objectif était ici de guider notre structure à travers le thème : « Cocon Cabane de Poésie ». Ce projet s’est notamment accompagné d’une réalisation de linogravure et d’un poème en lien avec le thème de la ferme et de ses habitants. Ces éléments seront présentés sous forme de livrets disposés dans chaque cabane le 10 et 11 octobre, journées portes ouvertes.

    L’intérêt de cette liaison entre nos pratiques artistiques et nos réalisations littéraires est certainement l’aspect concret et utile que nous donnons à notre production. Nous ne sommes plus en situation de réalisations fictives et dissociées les unes des autres mais dans une création réalisable et réalisée.

    En ce qui concerne mon écrit, celui-ci se trouve être en rapport avec l’œuf. Mon choix s’est tourné pour cet être originellement insignifiant, où la vie est en création.
    Paradoxalement à l’image positive et douce que peut évoquer l’œuf, j’ai souhaité le déshumaniser et apporter une dimension plus cruelle au sort de ce dernier. Ainsi l’œuf n’est plus être vivant mais être qui trouvera indubitablement la mort.

    L’œuf

    Provenant d’un lieu étroit et obscur, sous cette carapace, telle une fine couche de plâtre, faussement solide, se cache un destin inévitablement tragique.

    Celui qui se transformera un jour en poule ou en coq n’est à l’origine qu’une forme semblable à un galet et dont la couleur extérieure s’approche sensiblement de celle de notre peau, parfois beige, parfois laiteuse.
    Son cœur aussi jaune que le poussin qui en naîtra , se noie dans un liquide visqueux translucide.

    A ses dépends, qu’il reste ce petit ovale chauve ou qu’il devienne une volaille de plus dans la basse cour, cet être en devenir échouera dans nos assiettes.

    Cependant une question persiste toujours, qui de l’œuf ou la poule ravira en premier nos papilles ?


    Hayati CHAYEHOI

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    Lors de ces dernières semaines, nous avons travaillé sur un projet, "la ferme", projet principalement fondé sur l'environnement, la nature la récupération
    Le thème était centré sur les animaux de la basse cour :il fallait les qualifier, les nommer, et constituer une famille, prendre des photos de ces différents personnages Après avoir effectué tout cela, nous avons travaillé sur la linogravure en nous concentrant sur un personnage et son qualifiant puis on a effectué une gravure. Pour pouvoir alimenter notre projet, nous devions écrire un poème sur cet animal, à la manière de Ponge et constituer par la suite un recueil associé à la linogravure
    Pour ma part, j'ai choisi le coq car c'est l'animal le plus important: se dégagent de lui une élégance une force et une beauté remarquables. Ce fut intéressant, enrichissant et nouveau pour moi, cela m'a donné une autre image des animaux

    Le coq

    Cet animal ne vous est sûrement pas inconnu Le coq male de la poule; Il se fait toujours entendre on ne voit et n'entent presque que lui, il s'impose parmi toutes ces bêtes Sa belle allure! Sa posture si belle, si précieuse! Sa position droite tête relevée! Nous ne pouvons que l'admirer. Un fort caractère toujours prêt pour un combat de coq. Il se présente face à nous tel un roi devant sa cour, l’air important, élégant. Comme le lion dans sa jungle, comme le requin dans son océan. Fier comme un coq, il est le plus riche et le plus important personnage de la basse cour. On fait de lui quelqu’un de grand, de bon et de respectueux.

    élève5

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    Florian Dach

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    Ce travail est né de notre première visite à la ferme pédagogique d'Ecancourt où nous avons du effectuer un reportage photographique, qui a débouché sur un travail de linogravure en se focalisant sur un animal de la basse cour et les adjectifs attribués à nos photos(fier,méchant, maladroit...). Il nous a été ensuite demandé de faire un pont, entre ce travail d'arts appliqués et notre cours de Français en réalisant un poème à la façon de Francis Ponge, ayant pour sujet l'animal sélectionné lors du TP.
    Ce travail transversal m'a fait découvrir de part et d'autre de nouvelles techniques(écriture façon Ponge , linogravure) et m'a permis de poser un nouveau regard sur le monde de la basse cour.
    Dans ce poème j'ai choisi de montrer le coq comme un volatile dominant la basse cour pour prolonger mon travail de linogravure se portant sur les adjectifs fier et hautain.

    le coq

    sa petite tête ornée d'une crête rouge semblable à une couronne
    lui donnant l'air d'être le roi de la basse cour dominant sur son trône de fumier
    planté sur ses petites pattes supportant son corps dodue couvert d'une cape noir et or
    cette coquetterie, son air méprisant, sa fierté à toute épreuve et ce profond désir de chanter sur les toits de sa voix stridante
    lui valent le privilège d'être considéré comme un symbole national
    mais arrêtons nous là car de notre point de vue ce gallinacé écervelé
    qui perturbe notre sommeil n'est utile que cuit et accompagné d'une sauce au vin

    Lucie Deschamps

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    L'étude des poules, de leurs comportements et attitudes nous ont amené à les appréhender de façon artistique et littéraire. Après de multiples observations de ces animaux et de la ferme, nous avons mené plusieurs types de recherches et techniques pour obtenir de nouvelles visions de la ferme et des ses habitants. A partir de la technique de linogravure, nous avons dégagé des adjectifs qui qualifient l'animal étudié. Ces activités m'ont fait prendre connaissance de plusieurs choses, comme la façon de décrypter un animal quelconque et de lui attribuer des valeurs du genre humain. Cela m'a permis aussi d'avoir une nouvelle vision à propos de l'animal. A partir des impressions réalisées grâce à la linogravure, nous avons choisi de les interpréter dans un poème à la manière de Francis Ponge. C'est-à-dire de donner de la valeur à cet objet, dans le but d'avoir un regard nouveau. J'ai choisi comme sujet le coq pour sa fierté, son orgueil et sa beauté. A partir de ces caractéristiques, j'ai voulu montrer qu'un simple coq était un roi parmi ses semblables et que comme les hommes ils ne pensent qu'à son bien être et qu'il ignore ce qui peut lui arriver.

    Le coq

    Si fier, si majestueux, un roi s'avance le regard hautain et la crête relevée. Peu à peu, il prend place dans l'assemblée. Tout à son honneur, sa majesté bien emplumée et aux serres acérées se déplace une patte après l'autre. Puis, soudain, il s'élance vif, intrépide, il ne recule devant rien ni personne. Au beau milieu de ses sujets, il court tout en déployant ses ailes et entonnant son chant éclatant.

    Admiré et adulé par toutes les femelles de la basse-cour, ce vieux beau n'est en fait pas plus fort qu'une fourmi, ni aussi solidaire et travailleur que celle-ci.

    Cette coqueluche, ce coquelet tout coquet à la crête couleur coquelicot ne pense qu'à picorer et bécoter.

    Mais en vérité, ce qui l'intéresse ce ne sont pas ses maitresses, mais plutôt le blé qui l'engraisse sans cesse.
    Mais prends garde jeune coq à ne pas finir dans la cocotte.

    Matthieu Duchenne

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    Entre essais sur papier, linogravure, vision sur la ferme en art et poème à la façon de Francis Ponge en français- nous étions menés à travailler sur les animaux de la ferme. C'est pourquoi j'ai décidé de travailler sur la poule.
    C'est en l'observant que j'ai découvert de multiples facettes chez celle-ci. L'intérêt étant de proposer une nouvelle vision sur l'animal tout en gardant son rang d'animal de la basse cour. Les différentes activités m'ont permis de poser un regard particulier sur l'animal.
    Ainsi la poule étant si familière à l'individu, j'ai pensé que c'était un bon moyen d'exprimer un souffle nouveau sur celle-ci, c'est pourquoi ce poème s'inscrit comme une nouvelle à chute. On passe d'un registre épique à un registre tragique et de l'ironie à la cruauté. La poule apparaît tout d'abord comme un animal très puissant pour finalement finir par un animal ringard et ignoble. L'invention du mot «décolente» (néologisme à la manière d'Apollinaire) accentue d'avantage l'allitération en «l». Allitération qui témoigne d'une ambition de désigner la poule en la montrant du doigt «l»- «elle». Cette désignation permet de poser un regard ironique sur l'animal.

    La poule

    Petit animal si familier dans nos campagnes elle est, c'est sous son doux plumage souvent cuivré que se cache une personnalité qui fait dévier nos pensées. En effet sa corpulence mal bombée laisse une impression d'évasion au pays des sept vallées. Ses longs bras clôturent l'envolée quelque fois décolente de ses petits protégés- telle une mère poule considérablement éduqué. Et c'est par sa grande agilité que l'on peut la qualifier comme étant un rugbyman incarné. Féroce et déterminée au milieu de la mêlée, elle s'en sort toujours avec la plus grande vitalité.
    Toutefois ta vivacité n'impressionne pas l'humanité puisque l'homme est cruel lorsqu'il s'agit de t'éliminer. Ainsi tu apparais comme une poule mouillée et de ta chair il n'en fera qu'une délicieuse bouchée.

    Marie Durand

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    Dans le cadre d'un projet d'illustration sur le thème de la basse-cour, nous avons écrit différents poèmes. Ceux-ci sont accompagnés de linogravures et regroupés dans un livret. Le travail d'écriture devait s'inspirer des poèmes de Francis Ponge, qui prend pour sujet des objets anodins du quotidien. Il nous fallait donc travailler sur le sens des mots, les figures de styles et essayer de proposer un nouveau regard sur l'objet banal choisi. L'intérêt était de nous inviter à nous questionner, à changer notre point de vue sur l'objet.
    J'ai choisi de prendre les poules pour sujet. En effet, mon but était de mettre en évidence un paradoxe entre leur aspect comique voire ridicule, et leur côté de mère attentionnée, de "mère poule".

    Les Poules

    Des petits amas de plumes affolés courent dans tous les sens en piaillant. Leur démarche est saccadée, mécanique, robotique; une patte, le cou en avant, l'autre patte, le cou en arrière, et ainsi de suite. Ces grossiers gallinacés grignotent leurs graines en gloussant un vulgaire galimatias. En baragouinant, ils créent un brouhaha brouillon. Ne vous y trompez pas, voici les poules. Ces être curieux et craintifs à la fois forment des plumeaux ébouriffés et poussiéreux dotés de petites pattes griffues, leurs yeux vides fixant l'horizon.
    Pourtant, la poule défendra ses petits bec et griffes, les autres y laisseront des plumes. Elle est une véritable mère poule, donnant la vie en couvant son nid. Elle en oubliera de boire et de manger.
    Soudain, elle caquette. Le trésor ovale, fragile, chaud et doux reposant tranquillement dans la paille dorée se fend dans un bruit cristallin. Un duvet jaune et luisant en sort, rampant, tâtonnant vers les piaillements de sa maman qui gonfle son plumage de fierté, rayonnant d'un nouvel éclat.

    Mélody GOUET

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    Pour notre premier projet de cette année baptisé "Basse cour and cie", poules, coqs et oies étaient a l'honneur. En effet, les volailles de la ferme d'Ecancourt ont été le point central de ce début d'apprentissage; fabrication en grillage à poules et fils de fer, linogravure et croquis à l'aide d'une multitude d'outils (encre, crayon, stylo, marqueur...) ont été les diverses techniques utilisées pour nous permettre d'aborder ce thème. En complément de ces activités, nous avons dû opter pour un animal de basse-cour et en faire émerger un poème à la manière de Ponge.
    Ce projet m'a beaucoup intéresse; j'ai appris à mieux observer, mieux comprendre ce que je vois, à être plus attentive à l'environnement qui m'entoure. Les diverses créations représentant l'animal ainsi que le poème m'ont permis de rendre plus vivant, de mettre en avant un être insignifiant et ordinaire. De plus, le monde de la ferme évoque pour moi l'univers enfantin, ainsi c'est d'une manière ludique et amusante que j'ai abordé l'année.
    En ce qui me concerne, lle coq s'est imposé comme sujet: sa fierté et son allure gracieux m'ont tout de suite beaucoup inspiré. J'ai voulu ainsi démontrer cette supériorité qui selon moi le caractérise et le rend indispensable dans une basse-cour.

    Le coq

    Sortant de son immense castel, il vagabonde, solitaire, indépendant et élégant, loin de paraître cocasse et ignorant. Sa majesté déambule avec arrogance dans la cour sans prudence, le regard coquin fixé vers un unique sens, le buste en avant il avance et répète ainsi ce même pas de danse; il se promène avec cadence.
    Dans le royaume des volailles, il attise la jalousie de ses compagnes qui ne sont qu'un ramassis de sommaires, insignifiants et vulgaires valets, même les coquants de la voisine campagne qui volent au-dessus de la ferme convoitent sa grâce et sa fierté.
    Mais détrompez-vous, le coq n'est pas qu'une admirable apparence, c'est aussi un coquet séducteur doté d'une cruelle virilité dont il s'en fait usage pour devenir la coqueluche de nombreuses femelles, et d'un courage qui le fait se battre avec bravoure et sans un zèle de coquard dans des combats mortels.
    Sa crête d'un rouge coquelicot, son plumage fragile et subtil, ainsi que ses pattes crochues et pointues confortent ce caractère majestueux et ténébreux qui le définit.
    Et cette supériorité se fait entendre dès le matin très tôt puisque loin d'être coquâtre, il s'égosille "Cocorico!" chaque aube, pour annoncer à tous, le commencement d'une nouvelle journée.

    élève11

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    Hélène HUGON

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    En plus d’avoir construit des cabanes cocons, dans la ferme pédagogique d’Ecancourt, qui ont pour but de mettre en éveil les enfants, de favoriser la rêverie, nous avons réalisé des petits livrets de poèmes que les enfants comme les parents pourront lire dans nos cabanes. De plus, nous avons ajouté des illustrations produites grâce à la technique de la linogravure.
    Ce travail m’a appris à mieux observer le monde qui nous entoure : que ce soit des objets banals comme les cagettes (matériaux de nos cabanes) ou encore des animaux a priori ordinaires comme les poules, les coqs… Par la photo, le croquis et l’écriture, j’ai réussi à transformer la vision assez négative que j’avais de ces objets et leur donner « une nouvelle vie ».
    Ecrire le poème « Le coq » a donc été une manière pour moi de me rapprocher de cet animal que je n’appréciais pas vraiment à cause de sa démarche nerveuse, de ses cris perçants, de ses combats… J’ai décidé de jouer avec ce côté violent, dominant de l’animal en lui donnant des caractéristiques en décalage : la douceur, le cocon… Un contraste est donc ainsi véhiculé, tout comme le sentiment que j’ai aujourd’hui envers le coq : il restera pour moi un animal dégageant une certaine anxiété mais grâce au travail effectué, j’ai redécouvert le coq et lui trouve maintenant un caractère ludique.

    Le coq

    Le coq, de la taille d’un mollet, est recouvert de plumes lisses qui peuvent être parsemées de tâches blanches et noires : c’est une tempête de neige qui s’éparpille sur tout son corps. Ce plumage attire sans conteste le regard et, instinctivement, la main voudrait caresser cette boule soyeuse, douillette et s’endormir sous les longues ailes resserrées.
    Seulement son entreprise est stoppée : les extrémités de ce corps menacent déjà les curieux qui oseraient toucher la douce couverture :
    Les pattes maigres révèlent des griffes piquantes qui vous écorcheraient, comme si le coq se servait de deux branches de ronces pour marcher, se défendre et se battre.
    L’œil grand ouvert vous fixe et l’on pourrait se perdre dans cette bille noire.
    Le bec est brillant et pointu et si vous vous en approchez un peu trop près, votre main pourrait bien ressentir ce que ressent le vêtement qui sèche au soleil en étant maintenu par une grosse pince à linge.
    Le demi-soleil rougeoyant qui est posé sur son petit crâne et les deux grandes fleurs de coquelicots qui pendent de son bec vous préviennent que le coq voit rouge : il n’est pas question d’essayer de dominer le dominant.
    Mais passons du coq à l’âne : on sait tous que cet animal bruyant est bien mieux dans notre assiette, accompagné d’un œuf à la coque.

    Laura Ifrah

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    Entre dessins minute et représentation du canard, animal choisi par mes soins, et dans la lignée de ces travaux manuels, j’ai écrit mon poème grâce à l’observation de l’univers de la basse cour. Il fallait s’inspirer du travail d’un poète au style atypique de description minutieuse d’un objet banal, Francis Ponge. En choisissant le canard, j’ai pris le parti pris de décrire et de dévoiler une facette d’un animal que l’on peut voir dans les cours d’eau mais qu’on ne prend pas le temps d’observer réellement. Banal ou pas, vous changerez sûrement d’avis, car cette manière d’écrire nous permet de comprendre qui sont ces Canard(s) Enchaîné(s) qui occupent nos basses cours et nos assiettes, et que l’on côtoie finalement plus souvent que l’on ne pourrait le penser. Dandinant ou ramant, attachez-vous à lui car avec son air malicieux et taquin, il peut être très câlin ce petit coin-coin.



    Le canard enchaîné

    Dans l’univers hostile et froid de cet îlot, un explorateur au col vert quitte la chaleur du cocon familial car l’appel de la faim le tiraille. Il laisse ses frangins et disparaît dans les hautes herbes dandinant du derrière telle une danseuse étoile.
    Puis réapparaissant, il patauge allègrement dans un bain de boue, ne se souciant guère de son duvet, naguère soyeux et doré, devenu à présent tout boueux. Mais bien heureusement, observant ses congénères barbotant, le jeune navigateur se jette à l’eau et dans un souffle, prend son envol à la découverte de contrées lointaines, en espérant qu’il ne rencontre pas sur son chemin quelques humains morts de faim.

    Laqué, à l’orange ou en terrine, ce serait une triste fin pour un canard qui ne pensait pas terminer ses jours enchaîné, mais en profiter pour cancaner, pêcher et sublimer son pelage aux abords d’une mare, une mare aux canards.

    Mathilde.L

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    A la manière de Francis Ponge, « écrivain matérialiste et sensualiste », nous avons imaginé des poèmes sur le thème de la basse-cour.
    Inspiré de photographies d’animaux de la basse-cour prises à la ferme d’Ecancourt durant notre projet de « cocon cabane », nous avons sélectionné un habitant de la ferme, pour ensuite le décrire dans notre poème.

    Pour moi, cela donne un sens à nos travaux de travailler sur différents projets mis en relation.

    Dans mon poème, je m’ inspire d’une photographie d’un coq qui m’a particulièrement touché. Il m’a semblé fier et imposant dans cette basse-cour, il dégageait une certaine force face à ces poules qui l’entouraient.
    C’est pourquoi je le compare à différents personnages courageux ou robustes.

    Maitre coq

    Tel un chevalier, il avance sans hésiter prêt à se battre avec noblesse pour protéger sa basse-cour.
    Ces belles le vénèrent, car il n’a peut-être pas son cheval mais se lance sur ses grandes pattes courageusement.
    Ses pattes comparables à celles d’un dragon sont recouvertes d’écailles et se finissent par de grosses griffes.
    Collerette redressé sous l’effet de la colère, le voila prêt à mettre à terre ses adversaires.
    Lui, si fier de son plumage avec sa crête d’un rouge vif, défend la basse-cour comme s’il le faisait depuis toujours.
    Grand, fort, maître coq est méfiant et est loin d’être un perdant.
    Ses os légers lui permettent presque de voler, tel un épervier.

    Charline LEMMELET

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    Dans la thématique de la ferme et plus particulièrement celle de la basse-cour, les cours d'Expression Plastique Fondamentale(EPF), de TP et de Composition d'Arts Apliquées(CAA)se sont ouverts sur différentes activités: en premier lieu, un projet de design d'espace avec la construction de cocons/cabanes à poésie pour la ferme basé sur la recupération et la réinterprétation de l'objet cagette; en parallèle, la ferme d'Ecancourt nous a permis d'introduire un travail de graphisme et d'expression mais également de photographie concentré sur un animal précis de la basse-cour débouchant lui même sur un TP illustration et linogravure en corrélation avec un travail d'écriture en français (écriture d'un poème ou conte à la manière de l'écrivain Francis Ponge).

    J'ai vraiment apprécié le lien créé entre les différentes matières selon une seule thématique qu'on a ainsi pu appréhender sous plusieurs angles. Cela a réellemet permis l'ouverture et l'exploitation maximale du sujet.
    En ce qui me concerne j'ai sélectionné, dans mes diverses prises de vue photographiques, le gros plan "grillagé" d'une poule à l'air curieux et intrigué. C'est ainsi que pour l'écriture du poème, j'ai voulu rapprocher cette dernière à l'image d'une vieille commère toujours aux aguets derrière sa petite fenêtre.

    Telle la vieille dame toujours aux aguets derrière son étroite fenêtre, elle s'est discrètement postée là, à l'angle de sa tour de guet.
    C'est qu'elle convoite le commérage, la curieuse!
    Entrainées par son long cou dégarni laissant apparaître cette précieuse chair frissonante, ses petites sphères sombres, à l'affut du moindre ragot rythment le mouvement frénétique de sa cosmique et dynamique petite tête. Elles le dépouillent et le souillent ce fouillis inextricable qui l'entoure: c'est à ne pas y retrouver ses poussins!
    Toujours sur ses gardes, elle patiente, son plumage sec et souple ondule au vent.
    QUANS SOUDAIN...CA Y EST!
    Son esprit s'envole, vole: elle les a surpris ces deux cachotiers!
    Plus personne à la fenêtre. Seul le lointain echo d'un assourdissant caquetage...

    Pauline Leplege

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    La réalisation de ce poème s'inscrit dans un projet mené transversalement avec les matières artistiques. En effet, nous travaillons depuis plusieurs semaines sur le projet « Cocon Cabane de poésie ». Nous avons construit des cabanes faites seulement de cagettes, qui sont exposées à la ferme d'Ecancourt. En parallèle, nous avons effectué un travail de linogravure sur le thème des animaux de la basse-cour. L'animal choisi pour la linogravure devait être l'acteur de nos poèmes, pour finalement assembler ses deux travaux dans un petit livret. Celui-ci sera installé au niveau des microstructures lors des journées portes ouvertes de la ferme, le 10 et 11 octobre.

    Le partenariat entre le français et les Arts Appliqués, a été très intéressant. Nos recherches pour chacune des matières devaient répondre à un seul et même projet, celui des portes ouvertes. Tous ces travaux individuels, à l'origine, finissent aujourd'hui en un seul même projet.
    Mon poème « le Coq », est écrit à la façon de Francis Ponge et a pour thème un animal de la basse-cour. A partir d'une description d'un coq, on peut apercevoir les traits d'un homme politique qui veut accéder au pouvoir. Mais on peut aussi y voir une légère critique implicite et ironique de notre président de la République. Je n'en dis pas plus, à vous de découvrir cette histoire de coq aux allures politiciennes....

    Le Coq

    Il manie la plume avec une grande dextérité sans oublier de nous annoncer du jour la levée. De plus en plus ambigu est son discours malgré de longues journées à le préparer avec tous les autres coq du village. Chacun se livre à une politique très opposées cherchant à prendre un nouveau virage. Les face à face finissent souvent en vrai combats de coqs ou seuls les plus faibles s'effacent pour laisser place aux plus voraces... Lors de leur conférence, ils s'égosillent à outrance perdant leur jolie voix, hurlant jusqu'à effrayer les bourgeois. Dans l'hémicycle, malgré leur travail acharné, un seul gardera le pouvoir et sera vénéré. Ce coq en pâte ressemble à une petite personne courte en pattes et plutôt bornée, quoique alerte avec ses mollets de coq! On peut le voir au fil des jour s'étioler sous le poids de toutes ses responsabilités, fatigué de devoir tous les jours marcher sur des oeufs pour ne pas se mettre à dos la société. OUPS. A ce jeu de politiciens, de nombreuses familles ont perdu leur joli poussin. Ses proches l'avaient prévenu qu'il risquait d'y perdre ses plumes mais avec tant d'argent en poche a-t-il prévu que sa fin était si proche. Vaut-il mieux être un coq dédaigneux avec la basse cour à ses pieds et finir au ban de la société? Où être un coq de « basse cour » heureux d'exister? Vie de gloire ou non... Leur fin semble la même, le coq au vin demeure pour les humains un repas si fin....

    Hélène M

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    Dans l’optique du projet « les animaux de la basse cour », chacun d’entre nous a travaillé sur un animal choisi. Il s’agit de lui vouer une forte personnalité et transposer son caractère et sa carrure sous plusieurs langages plastiques. Nous avons donc aspiré à retranscrire son fort intérieur et sa façon d’être à travers des croquis, de par différentes techniques stylistiques adaptées à l’image que l’on tenait à faire ressortir. C’est ainsi qu’un geste virulent nous parle de frénésie chez l’animal. ..qu’un geste tremblotant nous fait comprendre un malaise en lui…qu’un geste assuré nous parle d’une fière allure…etc . Aussi, nous manions subtilement le grillage et le fil de fer pour construire des volumes. Là encore, des lignes droites nous parlent d’assurance, des lignes qui se courbent et s’entre-courbent, se mêlent et s’entremêlent, communiquent un désordre, un animal maladroit. ..etc. En français, il s’agissait d’écrire un poème à la manière de Francis Ponge, c'est-à-dire d’attribuer une nouvelle valeur à un objet prosaïque, banal, quotidien : ici un animal de la basse-cour ; animal semblant insignifiant, animal que l’on évite du regard, que l’on ne connait pas finalement . C’est ainsi que ce travail transversal suscite un nouveau regard, permet une nouvelle sensibilité, une autre approche envers l’animal de la basse-cour. En ce qui me concerne, j’ai choisi de décrire l’éclosion puis l’avancée d’un poussin dans le temps, jusqu’à devenir un coq . Cette évolution, jouant avec les figures de styles, les différents niveaux de signification et les jeux phoniques, est en écho avec la création poétique : le poème est une allégorie du travail poétique. C’est ainsi que le poème évolue de manière lente et difficile, retenu par des mots trop absents. De même que le poussin, « frêle, instable et gracile » grandit ; le poème encore trop incertain, fluctuant, aux mots trop boiteux, se construit et se renforce au fil du temps. Comme l’oiseau, les mots deviennent plus dociles et le coq devient «  grand, bientôt presque éminent ».

    Encore trop prisonnier d’une coquille fragile; demeurant en attente, dans un état latent, il oscille sous l’enveloppe dans ce bagage noyé d’ombre. Frêle, instable et fragile, entrevoyant l’éclat, le poussin fend la coque, jusqu’à saisir le jour. La lumière éblouit, c’est un monde qui surgit. Malaisément lentement, tels des mots trop absents ; il cherche, il sent, il voit. Luttant sur le bitume, le voilà qu’il ondule. Pas à pas, mot à mot, il en gagne fière allure. Il vacille, se meut, telle une flamme volage, et combat les treillages. Il se creuse un sillon, se délaisse des sons qui l’enlacent à moitié. Soudain les mots s’égarent, subitement il tombe. Ainsi les mots s’estompent. Et voici la pénombre. Mais l’éclat se ravive, le voilà qu’il se lève. Puis son duvet se perd et puis les mots s’amènent. Venant napper son corps, les plumes ornent et rassurent. Venant tisser la page, les mots prennent certitude. Alors il devient grand, bientôt presque éminent . Écoutez le chant du coq, observez son déploiement ! il se veut séducteur par de la suffisance. Méfiance, gardez distance , évitons les outrances !

    Nelly M.

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    Le travail effectué doit permettre de poser un regard nouveau sur les habitants de la basse-cour. Ayant photographié une famille particulière d’oiseaux, nous avons retranscrit par la suite leurs différents aspects et caractères d’après notre propre vision. Ainsi, le poème devait mettre en valeur ce que nous avions tenté de communiquer à travers nos images, tout en recréant un univers à la manière de Francis Ponge. Parallèlement, nous avons réalisé quelques portraits volumiques qui ont pour but de mettre en avant la personnalité de nos animaux. Nous avions, je pense, des a priori sur la ferme, car ce qui nous semble banal ou peut être enfantin, est éloigné de nous, et nous ne nous y intéressons plus vraiment. Ces quelques jours passés à la ferme d’Ecancourt, m’a permis petit à petit de poser un regard d’observateur et d’analyser et non plus seulement de voir des oiseaux banals. J’ai choisi de parler d’une famille de canards dont le nom est peu connu. J’ai voulu exprimer à travers mon poème l’opposition des différentes notions. La forme particulière de son visage et le plumage du canard, peuvent évoquer des obstacles, des embûches, un parcours accidenté, ou au contraire la routine. La couleur du canard est en harmonie avec la nature et le temps qui change constamment, les différents tons expriment parfois un état dépressif, ou même peut être la mort, ou bien la gaieté, et la vie. Enfin, je l’associe au temps qui passe, à une certaine nostalgie.

    Le Canard de Barbarie

    Issu du canard musqué, le canard de barbarie possède une protubérance rougeâtre sous ses yeux formant des chemins détournés et accidentés, rendant sa petite tête verruqueuse, qui marque alors des discontinuités, des interruptions excessives où l’on ne plonge, sur un visage pourtant affiné où son bec épuré, lisse et modéré semble devenir une route monotone.

    Ombreuses, ses plumes sus-alaires s’amoncellent puis s’anticipent, elles se distinguent de temps à autre par des taches blanches éparses, entre le noir obscur et un vert bleuté fabuleux. Alors son plumage se mettant à réfléchir croit-on, à la fois les ondes de l’eau et les cieux nébuleux, se réinvente chaque seconde au grès de la nature qui le façonne.

    Lorsque son regard s’égare parmi les vestiges autour du bassin, maladroit il titube dans les décombres, ses yeux attristés se discernent lentement, mais le canard ne s’éloigne jamais très loin de sa mare, car, dès qu’il sent sur son dos voûté la douceur des premiers rayons, il peut profiter, se dandiner, s’exhiber, se pavaner joyeusement, lever sa huppe, déployer et battre somptueusement ses rémiges soyeuses.

    Liéna ODOUTAN

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    A l'occasion des portes ouvertes de la ferme d'Ecancourt notre classe de MANAA à participer à sa préparation pendant trois semaines. Pour cela nous nous sommes intéressés au monde imaginaire et onirique pour les enfants grâce à l'écriture de poèmes qui seront installés dans des cabanes que nous avons construites. Ces poèmes ont pour sujet les animaux de la basse-cour et sont écrits à la façon de Ponge.
    Cette activité m'a appris à observer un animal sous tous les angles, de sorte à le représenter physiquement mais aussi moralement. De plus elle permet de donner un nouvel aspect à un animal. Par exemple un coq n'est plus un simple volatile, c'est un seigneur.
    Le sujet que j'ai choisi pour mon poème est donc le coq. J'ai choisi cet animal car , selon moi, c'est le plus intéressant dans une basse-cour. Même si nous visitons une ferme avec l'esprit de voir des animaux prosaïques, le coq retient notre attention tellement il est imposant. C'est donc cet aspect que j'ai voulu mettre en évidence dans mon poème, dans lequel il est perçu comme un seigneur, le maître de la basse-cour.

    Le Coq

    Au lever du soleil, il observe son reflet à travers la fenêtre. Il est petit, maigrichon voire invisible. Lui aussi veut ressembler au chef de la cour. Lui aussi veut être le Seigneur qui glace ses fidèles en un simple regard. Il désire déambuler avec ces chaussures envoûtées qui lui permettent d'avancer de pas fermes tel un soldat défilant un quatorze juillet. Il rêve de se vêtir de ce costume vermeil qui donne allure et pouvoir au Seigneur. Comme le maître, il ajoute à son accoutrement l'extravagante perruque qui lui fait repérer du fond de la cour. Il rentre enfin sur scène, tête haute, à l'avant des acteurs pour proférer son fameux "Cocorico".
    "me voici, Le Coq, Le Maître, Le Seigneur de la basse-cour" dit-il.

    Panic Lize

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    D’après un projet photographique, il nous a été demandé de transcrire dans les volumes, grillage de poule et fil de fer, les adjectifs qualifiant, l’animal de la basse court qui trône sur nos prises de vue.
    À la manière de Ponge, écrivain matérialiste et sensualiste, nous avons dû imaginer une fable ou un conte dont le personnage principal sera notre habitant de la ferme, ceci fait en français.
    Cette activité m’a permis de donner forme au canard en utilisant du grillage à poule, d’observer les proportions, et de lui donner vie. Nos actions étant guidées par les manipulations, couper, compresser, assembler, ont mené mon volume à produire un sens.

    (poème)

    Le canard, oiseau aquatique, est de belle apparence mais maladroit. Son large bec, reflet à la surface de l’eau tel un soleil couchant. De vastes pattes palmées, des ailes abondamment grandes qu’il déploie lors de l’arrivée de l’hiver. Un froid de canard s’installe, l’oiseau est dans une étendue bleue. Un triangle se forme et déforme la régularité du ciel.
    Un coup de fusil fend l’harmonie... Le palmipède dégringole pour presser la fange de la lisère.

    Frédérique Poisson

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    La ferme d’Ecancourt est une ferme pédagogique où nous avons réalisé plusieurs projets : construction de cabanes à contes pour enfants en groupe, réalisation de travaux pratiques, croquis des lieux etc.. En parallèle à ces démarches, nous devions choisir un des animaux présents sur le site et à partir de lui, à la manière de Francis Ponge, proposer une nouvelle vision de cet animal banal, lui donner une seconde nature, une nouvelle réalité. Ce projet m’a permis de porter plus d’attention au monde de la basse cour, qui pour moi devient presque une scène de théâtre quand on l’observe bien. La communauté animale est construite, possède une hiérarchie et il y a toujours quelques chose à regarder. A l’aide des croquis j’ai cerné l’aspect physique de la poule, puis j’en ai déduit une attitude, un sentiment, ce qui permet de poser des mots sur ce qui n’en donne pas et aussi de développer le sens de l’observation pour faire ressortir à la fois les défauts et les qualités du sujet. A travers cette immersion dans le monde de la ferme, j’ai vu les divers caractères que l’animal peut endosser et j’ai tenté d’y apporter ma vision personnelle. J’ai choisi comme animal la poule car je la trouve intéressante à regarder. Son plumage coloré et changeant ainsi que son attitude déclenchent différentes manières d’écrire. J’ai voulu associer cet animal à l’univers du cirque car je le trouve parfois drôle, d’autres fois ridicule, et d’autres encore vif et agressif. C’est un animal aux multiples facettes qui m’a permis d’en faire ressortir une vision contrastée et imaginaire propre à moi, et ainsi apporter une part de subjectivité à cet animal à l’origine commun et banal.

    La Poule

    La Poule se pavane fière
    sous un chapiteau de cirque
    elle arbore ses plumes de feu
    aux couleurs caramélisées
    ce beau tissu aux teintes colorées
    lui donne le statut de reine de la troupe
    toutes les cocottes poussent la chansonnette
    le spectacle peut commencer !
    il ne se finira pas à l’heure des poules..

    sur fond de musique strident
    lorsqu’elles entonnent leur chant
    les poules enchaînent courses et cabrioles
    à toute allure elles interprètent leur rôle
    difficile de savoir si leur numéro a été préparé
    leur prestation est si belle, si spontanée !
    elles piaillent les unes sur les autres
    comme dans une cour de récré
    revêtant leurs costumes et leurs masques aux couleurs éclatantes
    elles se créent une deuxième peau, et entrent dans leurs personnages
    concentrées et déterminées ne sont – elles pas épatantes ?

    d’un coup elles sont plus d’une centaine sur la piste
    la chorale s’arrête, les artistes s’éclipsent
    toutes vont boire un peu et picorer quelques grains de blé
    une dernière fois elles reviennent sur scène
    apprécier la lueur des spot installés
    puis elles repartent au poulailler
    la tête encore pleine d’acrobaties
    demain elles remonteront sur scène et recommenceront leur numéro
    avec toute la compagnie !

    Assia T

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    Nous avons débuté la thématique liée à la ferme et aux volailles de la basse cour par une première visite de la ferme d’Ecancourt. Il nous a été fournies plusieurs informations sur cette ferme afin qu’elle n’ait plus aucuns secret pour nous. Puis, la matinée a été consacrée à la réalisation d’une série de croquis afin que nous nous appropriions le lieu. Nos croquis devant véhiculer notre ressenti de la ferme. Durant l’après midi, nous avons réalisé des prises photographique d’un animal de notre choix, sous tout les angles, et dégageant un adjectif, une personnalité qui lui était propre. Parallèlement, en Travaux Pratiques, nous avons réalisé une série de volume de notre animal à l’aide des dites photographies, toujours avec pour but qu’il dégage l’adjectif prédéfini.
    Cette journée a été très plaisante du fait de notre quasi totale liberté concernant les croquis (annotations, outils, sujet..). Elle nous réellement apprit à exprimer notre vision d’un lieu dans un cadre tout à fait agréable. Quand à la création des volumes, en plus de nous avoir enseigné la réalisation d’un sujet sous tous ses angles, nous nous sommes initiés aux techniques du fil de fer et au grillage à poule.
    Après avoir choisi le canard, je me suis réorientée vers la poule. Plus exactement, une grosse poule très paniquée. Je trouvais en effet, qu’elle se prêtait bien à mon style littéraire en vue du poème, et qu’il y avait matière à écrire. J’ai fais le choix de ne pas la décrire en profondeur, ni rédiger un texte long. J’ai opté pour un poème léger et enfantin aux allures de comptine, et lourd en allitérations. A l’aide de quelques métaphores et de comparaison, je pense avoir réussi à véhiculer l’adjectif de cette poule.
    Le poème
    Maman poule mal dégrossie, vulgaire volaille de basse cour, bien loin d’une douce poule aux œufs d’or. Le corps gros comme une boule, les yeux ronds comme des billes, poule sans plumage, elle déboule, roule et croule sous le feuillage. Quel carnage, quel fouillis, une poule n’y retrouverais pas ses poussins, la chair de poule l’envahie, maman poule mal dégrossie.

    Taupin coralie

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    Ce travail a été réalisé en parallèle avec le projet d'art appliqués que nous avons mené en parti à la ferme d'Ecancourt. C'est à travers un reportage photographique sur les animaux de la ferme que nous avons dû penser un poème. Ce travail nous a permi de découvrir l'oeuvre de Françis Ponge et de s'essayer à son art des mots.
    la poule est un animal assez banal mais j'ai voulu comme Ponge le fait dans ses poèmes, donner une vision nouvelle de cet animal.
    Pour moi, la poule est un animal de parade, voilà pourquoi je l'ai comparé à une femme qui veut séduire. Ce travail m'a permis d'apprendre à écrire mais aussi à m'attarder sur des choses et des êtres plus banals.

    La Cocotte Coquette

    Montée sur ses hauts escarpins, la belle de la basse-cour se dandine au beau milieu des autres courtisanes.Poule de soie ou poule pattue, elle aime étaler son plumage. Quelque fois équilibriste pour épater, cette demoiselles aux plumes variées sait se faire remarquer.Fière d'étre une cocotte, ce n'est pas malgré tout la poule aux oeufs d'or. Mais elle sait jouer de ses nombreux atouts cette cocotte à froufrous! Cette cocotte coquette qui aime se pavanner puis qui rentre se reposer au poulailler.

    Charlène G

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    Lors de notre premier cours de travaux pratiques en art appliqué, nous avons travaillé sur l’illustration. Pour compléter notre projet sur la ferme, nous nous sommes dirigés vers la réalisation d’un livret à poésie axé sur les animaux de la basse cour. Pour construire notre propre illustration, les images ont été créées grâce à la lino-gravure. Il nous manquait plus qu’un beau poème correspondant à ces images pour les enrichir. Les animaux de la ferme sont souvent considérés banals, on s’est donc inspiré du style de Francis Ponge pour faire vivre notre poème.
    L’intérêt de cette activité permet de faire apparaître une atmosphère d’écoute et de repos à l’intérieur des cocons implantés dans la ferme.
    Le poème est en liaison avec l’image, pour ma part ils décrivent une poule indifférente. Dans ce texte j’ai joué avec la ponctuation pour décrire son mouvement car la poule que j’interprète évolue par sauts et avance aléatoirement sans faire attention à sa trajectoire.

    La poule va, vient, observe de son bec les aspérités du sol. Elle y pioche, ici, là, quelques brindilles de subsistance. De temps à autre, sa tête décrit une direction qu’elle ne prend pas. Son gloussement effectué, elle poursuit sa route de brindilles, et, de son œil rond, s’applique à ne rien regarder.


    MANAA 2 [menu]



    Camille A.

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    Pour notre projet « workshop »,il nous a été demandé de réaliser des « cabanes à contes » à partir de cagettes, en vue des journées portes ouvertes de la ferme Pédagogique d’Ecancourt à Jouy-le Moutiers.
    Ce projet a commencé par un « Mardi à la ferme » au cours duquel on devait faire un « repérage des lieux » et du site où l’on voulait disposer la cabane, et ce,sous forme d’un carnet de croquis.
    Par la suite, pour compléter nos « cocon cabanes à contes », nous devions réaliser une série de volumes en grillage à poule et en fil de fer représentant un animal de la basse-cour. Ce TP m’a permis de mieux connaître l’anatomie d’une poule et d’un coq ,et m’a permis plus généralement de changer et d’élargir le regard que je pouvais avoir sur une « simple cagette » et sur la ferme.
    Ce projet « TP volume » a donné lieu à un second en français : « Ecrire un poème à la manière de Francis Ponge ».Pour ce texte, j’ai choisi de parler et de décrire le coq en le comparant et en le ridiculisant (il passe du « Roi » au simple « coq au vin »)

    Le coq

    De ta petite tête coiffée d’une grande crête et de barbillons rouges flamboyants, tu es comme le leader de la basse cour.
    Emblème de la nation française, tu arbores fièrement ta parure de plumes noires, t’imposant en tant que « Roi Soleil ».Tu te pavanes comme le chef de la cour, tête haute, confiant, avec un air majestueux, veillant à ce que les habitants t’apportent respect et loyauté.
    Paradant voluptueusement avec énormément d’arrogance et de méfiance, tu défiles avec beaucoup d’ élégance.
    A gorge déployée, tu émets un chant mélodieux et aérien, tel l’envol d’un trapéziste qui force l’admiration de ses sujets ébahis.
    Coq, coq, tu fais le beau, tu fais le coq !Hâbleur et séducteur, tu es un vrai tombeur !
    Coq, coq, tu te prends pour un chanteur de rock lorsque tu dandines ta tête dans tous les sens.
    Toi, le chef de la cour, court, appel au secours .
    Toi, la superstar du réveil matin, gare à ton destin, car ce matin, tu risques de finir en « coq au vin ». Royal festin !

    bertaux Caroline

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    Pendant notre TP volume, nous avons axé notre travail sur les animaux de la bassecour .
    En effet, il était question de réaliser plusieurs photos représentant les poules, leurs différentes caractéristiques . Puis, nous avons construit à l’aide de photos techniques, une sculpture de l’animal en grillage à poule.
    Dans la continuité de ce projet nous avons réalisé un poème à la manière de Francis Ponge représentant le caractère d’une des poules photographiée.
    Le projet d’art appliqué fut très enrichissant.
    En effet, ma perception de la poule a pu être mise en perspective grâce aux différents média(photos, sculpture,…)Et la mise en forme grâce au langage poétique a clôturé ce projet.
    Ce fut un réel défi d’utiliser le langage pour donner corps à mes sensations.
    J’ai désiré mettre en valeur le comportement d’une poule qui était prisée pour sa richesse en référence à la poule aux œufs d’or. Néanmoins, celle-ci semble prendre la chose avec dérision, elle est dans une posture rigolote.

    POULE.

    Observer-la déambuler.
    Ordonnée, articulée.
    Cette belle frisée ornée de ces plus beaux apparats. Mais qui voilà ? L’homme au cœur de poule, piétinant cette poule de soie.
    Odeur putride, éphémère infecte.
    Mais cette poule aux périostes et aux barbillons noirs, se déhanche aux rythmes des vers.
    Étrange créature inconnue des astres avant lecture , transforme les avares en fils de poule blanche. C’est elle qui de par son espièglerie chante, joue, danse, rit et sourit. L’homme rebroussa chemin ôté de bravoure brisant ses désirs cupides. Il resta la prisonnier de joie.

    B.Paola

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    Septembre, la ferme pédagogique d’Ecancourt nous accueille les bras grand ouverts, telle une grande famille présentant les siens pour un projet. Ce dernier met en relation les Arts Appliqués et le Français. Après la difficile construction du « Harmonidoscope »qui est notre cabane en bois de cagettes, et la confection d’animaux en grillage à poule et fil de fer, nous voici embarqués pour la rédaction d’un poème à la manière de Ponge. Mon poème ci-dessous présente une poule qui picore car durant les jours passés à la ferme, j’ai pu constater que les poules sont de vraies gloutonnes !

    La gloutonne

    Une poule se penche au dessus du sol, lui délivrant un baiser éclair. Le bec dans l’eau pour un pauvre bout de grain d’or, délicatement broyé par la bouche cornée de la belle volaille. La tête en bas, elle exhibe sa robe de plumes. Cette jeune gloutonne gloussante ne s’en ira qu’une fois son assiette achevée. Les jambes fines, elle s’éloigne en se dandinant timidement.

    Eliane Chidiack

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    L’art n’ayant aucune limite, passer du dessin au français ne posait aucun problème pour ce sujet.
    L’élément déclencheur de ce poème fut une visite à la ferme. Lors de cette visite nous devions réaliser plusieurs croquis et photos sur les animaux, les espaces, et les objets de la ferme. Partant de ces images nous avons choisi des adjectifs pour qualifier chaque chose. Notre poème découle donc de ces adjectifs, de cette perception personnelle des images, plus précisément d’une image sélectionnée parmi toutes les autres. Cette photo choisie n’est autre qu’une image de la poule pondeuse. Cette poule a non seulement été décrite par mon poème mais aussi recréée avec du fil de fer en trois dimensions. Cet exercice consiste à refaire notre animal comme nous le percevions (grâce au xadjectifs : méchante, craintive, chaleureuse,…) pour montrer au spectateur notre vision.
    Grâce à ce sujet j’ai pu apprendre à mieux regarder les choses, à être plus attentive au détails physiques et au comportement et à mieux essayer de justifier justement ces postures, ces regards… l’analyse de mon animal et autant physique pour la mise en volume que psychologique pour le poème.
    Mon poème et donc parti de la poule pondeuse. Ce poème parle essentiellement de cet animal qui est pour moi un symbole de maternité, et de fécondité. J’ai voulu la décrire de telle sorte qu’elle soit mise sur un piédestal car la poule pondeuse pond sans l’aide du mâle.
    Voici mon poème :

    Dandinant, dandinante créature, hochant la tête au rythme de ses petits pas saccadés.
    Ses caquètements, et ses roucoulements si doux forment une berceuse.
    La tête haute le regard droit devant, elle cherche ses petits chéris qui font d’elle une mère aimante.
    Sa posture n’est en rien méchante elle se veut protectrice bien au contraire, d’où ses formes généreuses.
    Dans son ventre se trouve, une infime partie de l’univers, assez pour faire d’elle une mère.
    Telle la vierge, elle met au monde la vie, avec l’action du saint esprit.
    Elle a été crée pour procréer, comme les plantes qui saison après saison ne cesse de germer.

    Adeline C.

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    Afin de poser un regard nouveau sur les choses du quotidien, nous avons mené un projet de réinterprétation à la fois en arts et en français à la ferme d’Ecancourt.
    En effet, après avoir fait des croquis de la ferme et de ses habitants, nous nous sommes dirigés vers un projet de cabanes à contes en bois de cagette, destinées à la rêverie enfantine. Pour compléter cette réalisation, nous avons créé des poèmes, écrits à la manière du poète Francis Ponge, sur un animal, un lieu ou un objet fermier.
    Il nous a donc fallu transfigurer une chose banale, comme nous l’avons fait avec l’objet-cagette, et ainsi travailler objectivement notre sujet. Cela nous a ouvert les yeux sur ce qui nous entoure, car tout peut être magnifié.
    Pour ce faire, j’ai choisi la poule comme thème, car c’est l’animal le plus courant dans une ferme, et le plus déprécié. C’est pourquoi je l’ai élevé au rang de reine du poulailler, position inhabituelle pour cette volaille dodue et caquetante.

    LA POULE

    La poule est une volaille, femelle du coq, au port de tête royal. Elle observe, depuis le balcon du poulailler, les visiteurs des environs, desquels son œil inquisiteur semble évaluer les intentions. Elle grimpe où bon lui semble pour surveiller ses congénères et concurrentes, curieuse et fière reine de basse-cour. Ses atours sont irisés, ses armes sont acérées, elle défend son territoire à coups de bec et de gloussements. Son mari se dandine coquettement, tandis qu’elle se pavane parmi la foule emplumée.

    Régulièrement, elle daigne s’abaisser et, le derrière en l’air, elle picore ce qu’une main charitable lui aura servi à seule fin de l’engraisser.
    Ignorante de son sort en pot, elle joue son rôle de souveraine gauloise à merveille, quitte à pondre un dauphin tous les matins, au chant du coq.

    Louise C

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    Le TP poule nous demandait de former des animaux de la basse-cour en volume en grillage à poule. Nous sommes donc allés à la ferme d'Ecancourt afin de produire deux séries de photographies pour nous aider à la réalisation de notre projet: l'une ''scientifique'' comprenant tous les points de vues de l'animal choisi et l'autre faisant ressortir le caractère de l'animal. Parallèlement il nous a été demandé, en français, d'écrire un court texte à la manière du poète Francis Ponge sur ce même animal.
    L'approche artistique m'a beaucoup aidé a la réalisation de ce poème.
    Comme animal j'ai choisi la poule car elle offre de nombreuses références littéraire (la poule aux oeufs d'or...) et est présente dans de nombreuses expressions (poule mouillée, chair de poule...) c'est donc elle qui m'inspirait le plus. En les observant j'ai remarqué qu'elles ressemblaient à de petites machines , c'est ce que j'ai essayé de faire ressortir dans le poème.

    La poule

    Ce drôle de petit animal est machine.
    Vissée sur ses pattes, la poule picore. Dès l'aurore, elle lève et abaisse son cou frappant le sol de son court bec pointu, déterminée à trouver quelques trésors. Si une mouche vint à passer vous la verrez la courser, puis une fois distancée elle se remettra à travailler.
    La machine animale ne s'arrête pas là: son corps d'apparence de chair et de sang crée telle une usine un ovoïde dont la solide coquille renferme tout un monde, un mécanisme éternel.
    Mais voici déjà l'heure de se coucher, toutes ces compagnes épuisées sont déjà dans le poulailler à rêvasser.

    Laura D.

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    Après une visite à la ferme d'Ecancourt il nous a été demandé d'observer attentivement les animaux de la basse-cour et de nous focaliser sur un habitant de celle-ci. J'ai donc chositle coq. Suite à ce choix nous avons pris différentes photos de notre animal afin de l'observer dans son ensemble.
    Ces photos nous ont permis de réaliser plusieurs volumes à partir de fil de fer ou de grillage à poule. Pour ma part j'ai caractérisé le coq comme un animal fièr, élégant et séducteur. Ces critères doivent donc se ressentir à la simple vue de ces volumes.
    J'ai beaucoup apprécié ce travail car cela m'a permis d'observer le coq de façon précise et découvrir le caractère de cet animal
    Parallèment, en français, nous avons réalisé un poème « à la manière de Francis Ponge ». Il m'a donc fallu donner une autre vie à ce coq, le personnifier, transmettre sur papier son âme séductrice comme celle d'un homme et jouer avec ses traits de caractère tels ceux d'un Don Juan.

    Le coq

    Le coq est le plus merveilleux des gallinacés d'abord dans la verticalité de sa posture qui traduit sa fierté.
    Il est de loin le plus redoutable des séducteurs français, qui, coiffé de son couvre-chef rouge coquelicot s'adonne à faire la girouette au milieu de ses coquettes prétendantes, qui, les oreilles grandes ouvertes écoutent l'envoûtant chant de son cocorico.
    Ne baissant jamais la crête le voilà entouré de ses conquêtes, coiffant ainsi ses compagnes de l'humiliant panache de cerfs.

    DESCHAMPS Valentine

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    Lors d’un projet de design d’espace nous avons fabriqué une cabane à l’aide d’un matériau inattendu : la cagette. Objet prosaïque servant principalement au transport de marchandises. Ainsi nous avons posé un nouveau regard sur cet objet. Dans un esprit de transversalité, en Français nous avons dû rédiger un poème à la manière de Ponge, sur un objet ou un espace de la ferme. Cet exercice de transfiguration nous a permis de faire de choses banales et dont on ne se sert plus, des éléments porteurs de vie, de sens et d’identité. Nous avons donc appris à percevoir un objet non plus pour son utilité mais pour sa symbolique. J'ai choisi de décrire la faux, outil archaïque et manuel servant à couper les céréales. Je voulais rendre hommage à un objet symbolisant pour l’opinion générale la mort. J’ai fait apparaître son aspect ancien, métaphore du temps qui passe, de la vieillesse mais aussi de la solitude. Enfin j’ai voulu dénoncer l’individualisme dans notre société.

    La faux

    Plus le temps s’écoule et plus sa lame se courbe, fatiguée par le travail, elle est usée, abimée. A force de ciseler elle s’émiette, se morcelle, à en devenir transparente. En voyant cette lame tant de fois éprouvée, il est difficile d’imaginer un outil mortel, tranchant. Mais prenez garde aux faux semblants, jadis sa vigueur surprenante brisait les brins de céréales, ne laissant qu’une dépouille jonchant le sol. L’amas de ferraille inanimé pèse sur un manche en bois qui se fissure. On se demande comment la lame ne s’effondre pas tant le tronc vieillissant est frêle. A tout moment tout peut basculer, s’effondrer. Laissée pour compte, car remplacée par le colosse aux dents d’acier, elle s’abandonne à une vie banale et morose au milieu d’autre vieilleries. La faux a fait son temps, avalée par le progrès, qui a eu raison de son savoir faire, elle se meurt. Elle s’éteint doucement, laissant place à « la vie moderne ». Oui par les temps qui courent il est préférable de ne pas vieillir.

    Alice develey-Jolivot

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    Le projet était de transfigurer un objet afin de poser sur celui-ci un regard nouveau.
    Encours d'arts appliqués, il s'agissait de construire un « cocon cabane à contes » à base de cagettes en bois, et donc de transformer totalement cet objet a priori banal, usuel et sans grand intérêt esthétique.
    Nous devions travailler en groupe, ce qui nous a appris à nous écouter les uns les autres et à mettre en commun nos idées afin de réaliser collectivement quelque chose de construit et d'original. Chaque groupe a réussi à trouver sa propre identité à travers sa réalisation, certains exploitant la cagette entière, d'autres en la décortiquant pour n'en utiliser que le bois. Cette dernière technique fut celle utilisée par mon groupe. Elle nous a permis de découvrir de nombreuses techniques d'assemblage en n'utilisant rien d'autre que le bois lui-même et d'obtenir un visuel très particulier. Grâce à ce « workshop », j'ai appris à voir au-delà de l'objet et de ses fonctions premières.
    En français, nous devions écrire un poème à la manière de Francis Ponge, c'est à dire décrire un objet de la ferme en lui donnant un tout nouveau visage.
    Pour ce poème, j'ai choisi «  le fumier », car il s'agit d'un élément qui, bien que nécessaire à l'agriculture, a bien souvent dans l'imaginaire des gens une connotation vile et péjorative (n'insultons-nous pas les gens que nous détestons de « fumier »?) J'ai donc voulu lui redonner toute sa noblesse : dans mon poème, le fumier est plus qu'un simple tas de déjections, il devient mouvant (grâce à la métaphore du feu et de la fumée), fécond, synonyme de vie.

    Le Fumier

    Le fumier naît d'un mélange.

    Rejet animalier, il est le fruit des plus bas besoins naturels, dont on n'ose souvent parler que du bout des lèvres.

    Pourtant le fumier, foyer de fécondité, allume en moi la plus grande ardeur, tant sa texture dense et complexe semble danser sous mes yeux, emplit et désemplit, grandit puis s'affaisse.

    Générée par sa chaleur, une douce fumée dansante s'élève, bientôt emportée par la brise, pour venir offrir son fumet à des narines courroucées.

    Odeur vive et flamboyante du fumier, fugace dans l'air, mais vivace dans l'esprit.

    En Automne ou en Hiver, ce brasier vient à mourir dans la fosse où on l'enterre.

    Marion F

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    Nous avons mené le projet "cocon cabane à contes" en cours d'arts appliqués qui consistait à animer les portes ouvertes de la ferme en construisant des cabanes dans lesquelles les enfants pourraient écouter des histoires, rêver et laisser parler leur imagination. L'unique matériau utilisé pour ce travail a été la cagette en bois. Nous avons donc appris à poser un regard neuf sur cet objet prosaïque, à le transfigurer, à le faire vivre dans un endroit et une architecture assez éloignés de ce qu'on à l'habitude de rencontrer : la banale cagette du marché.
    De ce travail s'est établie une collaboration avec le cours de français : il nous a été demandé d'écrire un poème à la manière de Francis Ponge sur un objet ou un espace de la ferme en lui donnant un nouvel aspect, une symbolique qu'il n'avait pas en premier lieu.
    J'ai personnellement choisi l'abri à insectes comme sujet de ce poème. C'est un petit débarras où les insectes peuvent se réfugier pendant l'hiver. Il devient grâce à l'écriture un labyrinthe effrayant, un espace étroit et mouvant, un monstre par rapport aux minuscules animaux et ne reprend son rôle d'abri qu’à la toute fin du texte.

    L’abri à insectes 

    C’est tout un amas de paille et de bois qui constitue cette cabane dans laquelle on peut entrevoir et imaginer un monde entier. A l’intérieur, tout un labyrinthe de briques, de bois et de brindilles, des trous et des cachettes formant un vaste univers. On se perd dans cet enchevêtrement de galeries, de chemins tortueux, dans les entrailles de ce géant qui nous engloutit.
    Des milliards de minuscules animaux affolés grouillent et fourmillent, se rencontrent, se quittent, à travers cette angoissante architecture dont eux seuls connaissent le secret.
    Une voie, la lumière d’une issue, ce n’est pas ce qu’ils cherchent. Le monstre devient cocon, il les protège de ses parois et l’exiguïté de l’endroit se transforme en la chaleur réconfortante d’un refuge.

    Fanny Galipaud

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    L’objectif de cet atelier d’écriture était de rédiger un poème à la manière de Francis Ponge. Pour ce faire nous devions choisir un lieu quotidien et prosaïque, et ensuite le sublimer en lui donnant une seconde vie au travers d’une interprétation allégorique. Ce projet fait écho au workshop design d’espace intitulé « Cabanes à contes » sur lequel nous avons travaillé en cours d’arts. Ces deux projets sont en effet similaire puisque pour le workshop design d’espace nous devions, comme pour le poème, choisir un objet prosaïque, ici la cagette, rudimentaire et sans apparente caractéristique esthétique, et grâce à cet élément construire une cabane attractive aux yeux des petits et des grands.
    Ce projet d’écriture poétique fut très agréable et fructueux puisque nous avons travaillé sur les sens multiples des mots ainsi que sur les figures de styles et les jeux phoniques. Cet atelier fut enrichissant grâce à la perpétuelle relecture effectuée en cours afin de peaufiner notre poème au fil des réécritures et corrections. Enfin, cela nous a permis d’avoir une vision nouvelle sur des éléments connus de tous et depuis souvent notre plus jeune âge, pour ce qui est du monde de la ferme, en ayant dorénavant une vision plus mature sur des choses parfois empreintes uniquement de candeur enfantine.
    Pour ma part, j’ai choisi « le clapier » comme objet poétique car c’est un espace d'architecture assez simple et qui offre une similitude structurelle pareille aux appartements standards en ville. J’ai joué sur le sens étymologique multiple du mot « clapier » qui est à la fois le lieu de vie des mammifères à grandes oreilles connus sous le nom de lapin, et aussi une place de débauche et de prostitution. Mon clapier est donc l’allégorie d’une maison close avec des chambres côtes à côtes dans lesquelles se jouent les mêmes scènes avec des acteurs différents en guise de casier où vivent habituellement les lapins, et enfin une lapine dans le rôle de la maquerelle ainsi que les autres femelles personnifiées en filles de joie, puis les mâles en clients. Enfin, le monde de la prostitution étant une cage, j’ai voulu connoté mon clapier le présentant sous forme de prison dans laquelle la maquerelle aurait les pleins pouvoirs sur ses filles.

    Le Clapier.

    Les pauvres bêtes esseulées paissant en ces lieux vivent côte à côte bien qu’ignorant l’existence de leurs semblables de part et d’autre de leurs modestes geôles. Les âmes qui hantent cette grisâtre prison son similaires et, livrées à une autorité supérieure qui s’octroie un droit de vie et de mort sur ses subalternes, à une vie de soumission et de captivité.
    Place de perdition où la vermine se laisse dominer par ses plus sauvages instincts, le clapier voit défiler une faune diverse. Dame Lapin envoit ses filles cueillir le beau monde dans les ruelles sombres pour mieux les faire remonter, ensuite, avec à leur bras, et s’ils ont le sous en poche, de riches coquins ou de simples curieux.
    Enivrant bagne voué aux plaisirs, le clapier est un microcosme dédié à la jouissance.

    Gacel Jérémy

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    Lors d'un projet d'étude sur l'éco-design , j'ai appris à réutiliser , à recycler ainsi qu'à poser un nouveau regard sur des objets dit banals .
    En expression plastique j'ai récupéré des cagettes afin de créer de petits habitacles , de petites cabanes . Notre sujet était fondé sur le fait de recycler des objets quotidiens et sans intérêt particulier ,et sur le seul matériau : la cagette , objet industriel et produit en grosse quantité . Il s'agissait de transfigurer celle-ci en objet artistique et naturel . Chaque module fut construit en lisière de forêt et devait prendre une forme proche de celle de la graine ou du cocon ,déclenchant ainsi un imaginaire féérique et infantile .
    Mon apprentissage en français fut fondé sur le fait de poser un regard neuf sur des objets du quotidien , tel Francis Ponge transfigurant le pain ou l'huitre
    J'ai donc choisi pour mon projet en français de créer un conte sur la Fourche , car elle a plusieurs connotations , autant historique (Poséidon . ) que symbolique ( le diable , ou l'emblème de la révolte . )
    Sa forme m'a aussi beaucoup inspiré , sa silhouette est fine et élancée , mais elle est aussi dangereuse et piquante , je l'ai donc personnifiée en femme , pour faire ressortir son côté jolie et fin , mais aussi dangereux.

    La Fourche

    Légère et courbée ,
    Fine et élancée ,
    munie d'un corps fin et parfait ,
    qui descend vers des hanches rebondies ,
    et finit par de magnifiques aiguilles ,
    légèrement courbées et symétriques .
    Telle une femme élégante ,
    elle attire l'oeil et tente .
    Que de légère choses ne peut-elle porter!
    Avec douceur et précaution utilisée ,
    elle est docile et bien éduquée ,
    mais il suffit d'un seul écart de chemin ,
    que par malheur elle nous écharde la main ,
    et tout ce qu'elle portait nous échappe ,
    sa diabolique courbure nous pique ,
    et finalement n'en est que peu pratique .

    Guillerm Clémence

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    Le projet d'Art Appliqué abordé lors de notre première visite à la ferme consistait à réaliser des cocons cabanes à poésie pour les enfants.
    Durant nos expérimentations en classe, nous avons questionné la récupération de la cagette dans le design pour en faire l'élément central de notre cabane, revêtant alors toute sa fonction utile lors de la construction. Ainsi, ce matériau habituellement banal pouvait avoir une seconde vie par la réalisation de véritables œuvres d’art.
    En parallèle, nous avons étudié les poèmes de F. Ponge en Français, qui nous ont fait découvrir que la transformation d'objet "oubliés" à travers une description élogieuse pouvait leur donner plus de valeur. Cette relation avec notre projet d'Art a donné cours à la création de poèmes sur le thème de la ferme, son espace et ses animaux.
    C’est pourquoi j’ai décidé de représenter le « potager » en le décrivant tel un tableau, en suggérant simplement la technique et les couleurs de la peinture. On remarque alors que cette personnification peut dépasser la réalité et nous obliger à poser un regard nouveau sur ce lieu.
    Enfin, cette production transversale nous a appris à coordonner deux matières pour aboutir à un travail complet, prêt à être présenté à un public.

    Le Potager

    Ce fleuve de verdure, parsemé de taches relevées s’éveille au rythme de la nature, sur laquelle la lumière matinale se dépose en ombres délicates
    Les légères touches d’aquarelles se retrouvent alors occultées par la confusion des branchages qui s’entremêlent et semblent ainsi prisonniers d’un enclos qui les pousse à se brouiller, telle une bataille acharnée.
    Choux-fleurs, poireaux, salades, potirons…
    Tous émergent de ces mottes de terre labourées, formant de grandes plaques brunes. Parfois encore ensevelis, ils nous offrent un cœur éclatant où les panachés de verts se noient parmi les feuillages, et les notes orangées plus accentuées illuminent le jardin, encore perlé par la rosée du matin.
    Ces montagnes de légumes rythment, par leur relief, la douceur des plaines de ramures qui jonchent ce tapis de brume.
    Les effluves forales et végétales viennent alors nous immerger dans un parfum de raison qui nous rappelle ces bons vieux bouillons..

    Lavergne Jordane

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    C'est le 15 septembre que commença le projet d'Arts Appliqués "Cocons cabanes à poésie" lié à la ferme pédagogique d'Ecancourt, celle-ci située à Jouy-le-Moutier.
    La première étape consistait à observer et à croquer ce qui nous entourait (animaux, objets, espaces...). Puis, la deuxième étape dura plusieurs jours, mêlant récoltes de cagettes, manipulations de celles-ci, pour enfin aboutir à l'élaboration d'une cabane.
    Voisin de cette production, le projet de Français exploitait la transformation d'un objet ou d'un espace prosaïque en quelque chose d'unique à travers le poème, en s'inspirant plus particulièrement de la technique adoptée par Francis Ponge.
    A travers ce travail, j'ai appris à regarder avec une plus grande attention ce qui existe autour de moi, ainsi qu'à développer mon imagination et ma créativité. A la fin d'un mois de travail au sein des Arts Appliqués, j'ai un réel sentiment d'évolution humaine et de progression technique.
    Mon poème a donc pour sujet le Toit, un élément peu remarqué et par conséquent, non admiré. Cependant, celui-ci est présent depuis toujours et demeure indispensable à la protection de l'Homme et de ses biens. Et pour moi, il existe sur ce toit, des qualités de repos, d'introspection et de rêve lorsque nous grimpons sur son dos...

    Toi, mon toit. Toi si haut parmi les oiseaux, parapluie, tu nous protègeras de ces eaux.
    Seul, prisonnier et abandonné, tu nous invites à te rejoindre afin de rêver et de se retrouver.
    Bouclier de nos vies, ne t'effondre pas, car il suffit que tu te brises pour que ta protection devienne arme de destruction.
    Tu es un témoin de l'évolution humaine alors n'oublie pas une chose reste toi et va sans peine
    Aujourd'hui 'hui couverture, demain tapis volant, tu rencontreras enfin les étoiles en t'envolant.

    Stéphanie Lech

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    Durant le mois de septembre nous nous sommes rendus, dans le cadre d’un cours d’expression plastique, à la ferme d’Écancourt. Une fois sur place, nous avons effectué des dessins d’observations du lieu.
    Par la suite, en français, nous avons réalisé un travail d’écriture poétique en prenant pour sujet un objet de la ferme.
    Ainsi conjugués, ces deux exercices nous ont permis d’apprendre à observer plus précisément notre environnement ; mais surtout à regarder autrement les choses les plus banales qui nous entourent. Ceci, s’est avéré d’ailleurs étonnamment intéressant.
    Enfin, en ce qui concerne mon poème, j’ai choisi d’évoquer la charrette car, à notre époque, le choix d’un outil de travail m’a frappé. Ainsi, j’ai tenté de retranscrire l’idée que les nouvelles technologies tombent très vite dans l’oubli, alors que les choses les plus simples perdurent. Voici donc ce poème :

    La Charrette

    De tous temps, de toutes époques, tu as porté les fardeaux de ce monde et aujourd’hui, on te charrie pour ton manque de technologie.
    Oui, il s’avère que tirer, tracter est un dur labeur qui n’a plus son heure.
    Cependant , toi, tu perdures dans ce monde où rien ne dure…
    Un monde où tes vaillants camarades, jadis par centaines et par milliers à travers les ruelles et les sentiers, ont succombé à l'obsolète nouveauté. La cause de cette longévité ? Ta simplicité !
    En effet, ton corps est un assemblage symétrique de bois en quatre angles droits, qui, robuste et pur, a pu tenir jusque là. Quant à tes organes de déplacement de part et d’autre de celui-ci, eux, t’ont permis grâce à leur mécanique tourbillonnante et hypnotique de surmonter les rouages du temps.

    Ainsi, tu as bravé les années et les générations, mais prends garde à toi et ne cherche pas à faire peau neuve, car il y a des voies à ne pas emprunter.

    On oublie trop souvent qu’à trop vouloir gagner toujours plus… de temps, on a tendance à mettre la charrue avant les bœufs, risquant, ainsi, de devenir la cinquième roue de celle-ci.

    Malherbe Audrey

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    En art comme en français, il nous était demandé de donner à voir autrement un objet banal, prosaïque. En effet, au cours de notre projet artistique qui était de créer un '' cocon cabane à poésie '' pour la ferme, nous nous sommes questionnés sur la '' récupération '' et la '' réinterprétation '' de l'objet cagette. Dès lors, tandis que nous étions dans la peau d'un '' récup' designer '' en art, nous étions parallèlement dans la peau du poète '' Francis Ponge '' en français. Là donc, nous étions amenés à donner une seconde vie moins banale, moins fade, sèche, ordinaire, mais plus belle, plus riche, fertile et éclatante à un objet, de par une approche sensible avec cet objet, en usant de notre oeil observateur voire artistique, et de par des recherches approfondies quant aux diverses sens de l'objet.
    Ainsi, ce premier workshop m'a permis de voir autrement un objet à l'apparence prosaïque : en art j'ai appris à récupérer et réinterpréter l'objet cagette ; autrement dit, à le débarrasser de toutes ses couches superficielles qui le définissent en tant qu' objet '' utile ''. J'ai observé et senti l'esthétique de la cagette, dans sa forme, ses jeux d'ombre et de lumière, entre pleins et vide... etc. De même, le travail sur la prose m'a permis de ressentir autrement un objet, en ce qui me concerne, une pelle. Et plus personnellement, l'élaboration de ma prose m'a également permis de m'unifier, car je m'y suis beaucoup reconnue : en effet, tandis qu'un temps je suis '' je '', un autre temps je peux être '' vous '', comme '' il '' ou '' elle '', et dans cette perte de '' je '', le '' je '' s'égare et perd toute son unicité. Or, au travers de mon poème, tandis que je révélais la perle contenue en puissance dans mon objet, je me révélais moi-même, latente, en attente d'éclosion...

    Venons-en à l'explication de mon poème à présent. Se présentant sous la forme d'une prose, elle est une allégorie de la création poétique. Un lecteur actif y comprend chaque implicite, chaque tournure de phrases pensées, chaque mot choisi précisément dans un but allégorique ; l'assimilation entre '' la pelle qui creuse '' avec difficultés, rencontrant plusieurs obstacles pour finalement aboutir à une perle exquise et intense, et moi qui me '' creuse les méninges '', les mots qui se tissent, l'inspiration qui survient... etc. Ainsi, à travers mon poème, je donne à voir autrement une pelle que par son simple aspect utilitaire. Je révèle dans une gradation, sa beauté cachée, comme je dévoile en même temps mon poème et ses idées latentes, qui ont fini par éclore. Pour ce faire, de par des recherches métaphoriques, l'utilisation d'une personnification, des jeux de mots et des assonances, j'évoque divers sens de la pelle en elle-même : l'objet utile, le corps nu de femme, les expressions comprenant ce terme telle '' rouler une pelle '' qui signifie '' faire un baiser profond avec la langue '' ou '' ramasser une pelle '' signifiant '' échouer '' et l'allégorie de la création poétique...

    Voici ma prose poétique :

    LaPelle.

    La pelle, j'entends bien la pelle ronde de maçon, d'une longueur qui ne dépasse généralement pas le mètre soixante-quinze, m'a à l'instant, dépassé. D'une apparence brute, ordinairement grossière, elle contient pourtant en son creux, de beaux bourgeons en état latent, qui ne demandent qu'à éclore.
    Il nous faut la tenir, non pas d'une main tremblante et vertigineuse, mais bien plutôt d'une main ferme, franche et assurée, pour réussir à creuser. Il n''est pas une action facile, de creuser : à la rencontre de quelques obstacles comme de grosses pierres imposantes et rugueuses, notre geste peine avec souci et difficultés, à aboutir; et si l'on a l'impression d'avoir échoué dans notre manipulation, il nous suffit, après une bonne pause nécessaire, de ramasser la pelle. Dès lors, le métal se chosuant et s'entrechoquant contre de telles pierres, fait naître une musicalité qui donne envie de poursuivre.
    Et ces pierres qui roulent, qui par contact font rouler ma pelle, m'amènent petit à petit, au fil du temps qui s'écoule, à percevoir en profondeur, une perle exquise et intense. En cet instant, Pelle, toi qui m'a permis de découvrir cette perle légèrement encore informe et fragile, je respecte tes formes pures et belles, ta grâce envoûtante, tes lignes féminines, ta paume courbée qui ondulent sous ma main et m'enivrent dans un moment ineffable.
    Là, j'y découvre tout un autre monde, une profondeur inouïe, une terre non plus sèche mais humide et fertile, parsemée d'une multitude de particules en mouvement, et... d'une large dentelle de racines.
    Comment ? Que me souffles-tu ? Très bien, je te laisse, mise à nue.
    Je te repose, tout doucement...

    Obouo Cécilia

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    A la manière de Ponge, nous avons sélectionné un objet de la vie courante d’une ferme, pour le sublimer tout en conservant sa nature première. Comme nous l'avons fait avec la cagette, matériau de base durant la réalisation de notre « cocon cabane à poésie » à la ferme d’Ecancourt, l’objet de mon poème à garder son caractère utilitaire tout en gagnant, sous ma plume, une existence.
    Donner une seconde vie à un objet de la vie courante et le hisser au rang d’être humain a été le point le plus stimulant, à mon sens.
    C’est pourquoi, j’ai choisi le râteau qui, dans sa prononciation même, est désagréable en bouche et qui si insignifiant soit-il dans une ferme, devient dans mon poème, un prédateur appliquant ses propres lois, évoquant par la même occasion les notions de lois arbitraires, d’abus d’autorité et de contestation du pouvoir qui sont monnaie courante à notre époque et qu’il est essentiel de pointer du doigt .

    LE RATEAU

    Le râteau, traverse muni de dents séparées en ajustée en son milieu à un long manche, foule la terre tel un carnassier.
    Sa bouche aux dents crochues chasse, scinde, cisaille, à la recherche de morceaux de terre à réduire en charpie, ramenant dans son charnier de chétifs bâtons.
    Imperturbable, ne faillant pas à son devoir, il rumine sans cesse la matière, emprisonnant dans ses mâchoires les obstacles ayant heurtés son habitacle.
    Équipé de forces de l’ordre armées jusqu’aux dents, il traque à coup de matraque les plus innocents. Châtiant si nécessaire les plus réfractaires, étouffant les chicanes, il fait la loi sur son territoire.

    Mais ma foi, ce dictateur ne serait rien sans son supérieur qui, d’une main de fer, dirige cette bête sanguinaire.

    Mettant ainsi fin à tous les mots…

    Perinet-Marquet Laura

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    Ponge transforme l’utilitaire en beauté. En racontant un objet prosaïque vu par les yeux du poète, il en fait des allégories, objets du beau, du sensé et du sensible. On pense à Apollinaire qui compare les obus à des feux d’artifice : ce qui n’est pas supposé être beau devient vecteur de rêve. Le travail que nous avons fait à la Ferme d’Ecancourt à partir de bois de cagette s’appelait « cocon cabane à poésie ». Nous avons essayé de créer des lieux agréables, esthétiques, et surtout invitant au rêve, touchant les sens. De transformer ces cagettes en espaces coupés du monde, et par conséquent provoquant une nouvelle perception de celui-ci.
    Ponge a écrit un poème sur le cageot. Il parle notamment de sa fragilité et de la fulgurance de son existence. (« Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. »). Pourtant, en en faisant sujet à poème, il montre sa puissance poétique et lui donne l’immortalité des héros couchés sur papier. Nos cabanes ne sont pas immortelles, surtout avec la pluie qui est tombée cette nuit. Cependant, nous avons donné à ces cagettes vouées à la poubelle ou au feu de bois une nouvelle vie, où elles devront être assez solides pour abriter, l’espace d’au moins une journée, des êtres humains. Comme Ponge, nous réutilisons la cagette comme pretexte à réver, à créer, à jouer avec la matière, avec « cette éclat sans vanité du bois blanc ».
    J’ai choisi le seau, pour pasticher Ponge. Ce qui m’interessait dans cet objet, ça a d’abord été le fait qu’il contienne le plus souvent de l’eau, symbole de la vie, pour aller abreuver les bêtes, ou arroser les plantes. De là, je me suis rendu compte qu’il donnait une forme à cette eau, et surtout qu’il créait un nouvel espace dans le vide, une sorte de plateforme volante. Sur le coup, cette découverte a été incroyable. Ne visualisant que le seau, et non le porteur, je voyait cet objet, cette création de l’homme, voltiger en état d’appesanteur. J’ai donc intégré le porteur du seau, qui se retrouve maître de cet espace volant autour de lui, puis le rythme que ses pas donnent au balencement du seau. Comme je cherchait à jouer avec la matière sonore, au début parfois au détriment du sens, le premier jeu de mot qui m’était venu à l’esprit etait celui de seau-sot. Je me suis dit que j’était sotte de rêver au seau comme d’un espace à part, un petit monde dans la main du porteur, et que donc ce dernier devait l’être aussi s’il réfléchissait comme moi. C’est ainsi que j’ai trouvé ma conclusion.
    Pourtant, je ne pense pas vraiment que cela soit sottises. Ecrire ce poème m’a obligé à regarder le seau différement, et j’ai vraiment vécu le déroulement de ma réflexion comme une grande découverte métaphysique exeptionnelle, incroyable et fantastique, une révélation ! De même que travailler le bois de cagette m’a obligé à reconsidérer ce materiaux qui sortie du transport des légumes semble perdu et pourtant peut être transformé et réutilisé de mille et une manières comme le montre la richesse des propositions des différents groupes, étudier le seau à la manière de Ponge m’a permis de voir fugitivement le monde par l’œil du poète.

    Le seau

    Quel réceptacle de la vie sinon le seau ?
    La vie c’est l’eau, le seau
    C’est l’eau soumise.
    Le liquide transporté à bout de bras, l’immaléable prenant forme. Le seau crée un espace là où il n’y en avait pas. D’avant en arrière, un mouvement de balancier d’une rigueur métronomique.
    Plateforme dépendante de notre mouvement, de notre rythme, le seau est un espace temps maîtrisé. Voilà pourquoi grâce à son seau le sot se prend pour Dieu.

    Elea S.

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    Le travail a débuté lors de la première visite à la ferme d' Ecancourt, à Jouy le Moutier. Il a tout d'abord été question de créer à partir de la matière première de la cagette c'est à dire le bois, un «cocon-cabane» destiné aux enfants qui seront mis en interaction avec des conteurs.
    Le but?Provoquer la rêverie et mettre les sens en éveil.
    Le pari à relever paraissait au départ laborieux, étant donné que la cagette est un élément, anodin et avec des fonctions bien déterminées(contenant,transport,...), qui paraît à première vue,bien fragile et sans grand intérêt "artistique". Et pourtant, la surprise est grande lorsqu'on se penche plus en profondeur sur cet objet rustique. La cagette est bien plus résistante et malléable qu'il n'y paraît,offrant ainsi un large panel d'actions possibles sur celle-ci.
    Ce projet «cabane» a donné naissance à un travail de littérature: créer un poème à la manière de Ponge avec pour thème un lieu ou objet de la ferme.
    La serre a été mon premier choix car elle est le symbole de la vie, même dans les conditions les plus extrêmes. A toute saison, tout y pousse et prend vie. C'est ce mystère et ce miracle que j'ai voulu avant tout mettre en lumière.

    La Serre

    La serre, lieu clos, parfois opaque ou tout en transparence, ne laissant pourtant qu'entrevoir son infime complexité. Pourtant la serre s'ouvre à toutes curiosités lorsque l'on a réussi à traverser le chemin étroit, montant et difficile. A lieu alors la découverte d'un jardin magique où l'on se sent naître.
    On pénètre dans les profondeurs lumineuses de ce monde ,cherchant à tâtons le secret de ce palais de verdure. C'est avec illumination que nous découvrons que ce lieu n'est autre que pure délicatesse et volupté. Fragiles végétaux tenus en serre chaude, cloîtrés à vie, ne pouvant survivre aux températures hivernales.
    Les plantes y cohabitent, laissant petit à petit pousser leur feuillage, s'entremêlent et se choquent afin de faire germer avec prodige le fruit de la nature. Naturelle irréalité qui éveille en nous une ode au bonheur, nous faisant sentir telle une divinité habitée par mère nature. Envahie comme par magie par le bonheur et la tranquillité édénique. Lorsque l'astre lumineux cogne sur les parois du palais, tout « s'euphorise » et pourtant garde ce silence végétal à la fois humble et sacré.

    Lucile S.

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    À partir d'un sujet de transfiguration d'objet dans le cadre de la ferme pédagogique d'Écancourt, nous devions porter un regard neuf sur un objet prosaïque.
    En Expression Plastique nous devions, à partir de cagettes faire une cabane, tandis que, en Français, nous devions tranformer un objet de la ferme au sein d'un poème écrit à la manière de F. Ponge.
    Pour ce travail, nous avons appris à regarder différemment un objet banal et lui donner une nouvelle vie, sans s'arrêter à sa fonction première.
    Avant de commencer à écrire le poème, il m'a fallu choisir l'objet de ma réflexion. Lors de ma première visite à la ferme, j'ai remarqué la présence d'un épouvantail qui par son aspect m'a fait sourire et m'a, par la même occasion inspiré ce poème qui lui est consacré.

    L'épouvantail

    Toi, fait de bois, de paille, habillé de haillons colorés, tu veilles sur les plantes tel un ange gardien au nez rouge.On peut voir que les oiseaux sont épouvantés par ton ridicule, mais leurs rires moqueurs accentuent encore plus ton sourire.
    Toi qui restes seul au milieu du jardin du fait de ta laideur, que peux-tu bien murmurer à tes amies les plantes pour qu'on les entende rire sous la brise?
    On te croirait prêt à faire la roue avec ton frêle corps, mais tu restes debout à attendre les applaudissements pour te retirer.

    Simon Taulelle

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    Dans le cadre d’un travail en design d’espace nous avons réalisé à la ferme d’Ecancourt des « cocons cabanes » destinés à la lecture de contes pour les enfants. Ces cabanes devaient être réalisées uniquement en cagette sans clous ni visses. Le but de ce projet était de détourner l’objet cagette de son utilisation principale, à savoir un objet utile et simple de conception pour le réutiliser à la ferme avec notre cabane et en faire un objet artistique.
    Pour le cours de français notre travail était d’écrire un poème à la manière de F.PONGE avec comme sujet un objet de la ferme. La construction de notre cabane ainsi que l’écriture de notre poème étaient donc liés car l’écriture du poème devait mettre en valeur mais aussi permettre au spectateur de poser un nouveau regard sur un objet simple de la ferme.
    Ces travaux m’ont donc permis d’apprendre qu’avec de la créativité , de la réflexion et aussi un dictionnaire on peut repenser entièrement la façon dont on a de voir des choses simples de la vie de tous les jours.
    Pour mon poème j’ai pris comme sujet le tracteur. Pour moi au-delà du tas de ferraille qui crée des bouchons sur les routes par sa lenteur extrême c’est aussi l’outil incontournable du paysan d’aujourd’hui.

    Le Tracteur.

    Le tracteur. De la taille d’un titan, est d’une corpulence imposante. C’est un monstre de puissance roulant des épaules en martyrisant tout ce qui passe sous ses pattes de caoutchouc.
    Ce guerrier des prés suscite parfois l’admiration. Cependant il n’est jamais pressé car ce combattant des champs a tout son temps pour écraser, labourer et broyer.
    A l’extérieur comme à l’intérieur le tracteur fait peur. Son regard perçant tout comme les organes de son moteur sont terrifiants.
    Mais respectons- le car même s' il n’est pas très noble il reste indispensable à l’homme.

    Mélanie W

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    Dans le cadre d'un projet effectué en parallèle en Art et en Français, nous avons voulu donner au spectateur une vision différente d' objets de la vie courante. D'un côté, grâce au recyclage de cagettes que nous avons transformées en « cocon cabane à conte » à la ferme d'Ecancourt; d'un autre, se sont les représentations banales que nous nous faisons d'un objet que nous avons voulu bouleverser. Cela par l'intermédiaire du poème que nous avons écrit en s'appuyant sur le modèle de Francis Ponge. Ainsi, une cabane de jardin peut paraître tout autre...
    L'aboutissement de ce projet concret à été très enrichissant. En effet, en même temps que de transfigurer des objets, c'est notre regard que nous avons modifié ; nous avons oublié nos a priori pour porter un regard neuf sur ces objets.
    Avant de débuter l'écriture de ce poème, il a donc fallu fixer l'objet sur lequel notre choix se portait. Pour ma part, c'est une simple cabane de jardin que j'avais eu l'occasion de dessiner qui a capté mon attention ; déjà grisée par le temps, elle avait éveillée mon imagination. C'est alors naturellement que j'ai souhaité lui inventer une histoire, lui donner l'apparence chaleureuse et protectrice d'une mère attentionnée.

    La Cabane du jardin

    Debout sur l'herbe devant ses jardins, une lumineuse et respectable demeure.
    Elle n'en impose pas dans son habit de bois,
    Elle rayonne pourtant, dans l'aura du soleil,
    En contemplant les plantes qu'elle a vu naître.
    Elle en a connu des pluies et des orages.
    Mais, inébranlable, elle ne faillit pas.
    Elle protège les outils et autres instruments ;
    Elle recueille l'eau de pluie qui glisse sur ses tuiles.
    C'est grâce à elle que les fleurs s'épanouissent, que les légumes grandissent.