GALA, Jérôme Bel - 2015

 Un spectacle drôle, émouvant et original, démuni de tout préjugé.

GALA est un spectacle vivant, musical, drôle et coloré, réalisé principalement par des amateurs. Il s’agit d’un enchaînement de danses personnelles sur des musiques diverses et variées allant du ballet à Mickael Jackson.

Casser les préjugés

À travers son spectacle, Jérôme Bel a réussi à éviter les jugements et à créer un ballet avec des amateurs sans pour autant tomber dans le cliché, en partie grâce à la présence de quelques professionnels. Il a su conserver l’identité de chaque danseur, avec ses défauts et ses qualités, pour introduire une diversité dans le spectacle. « Je leur ai demandé comment ils aimaient danser, quelles étaient leurs références, à quoi ils s’identifiaient. Est apparue très vite l’idée de danse comme culture plutôt que comme art : la culture de la danse ». Il rend son spectacle touchant par la présence, sans distinction, de personnes handicapées et de tout âge (écolier, étudiant, adulte…)

Une autodérision bienvenue

Tout d’abord, Jérôme Bel a choisi des costumes atypiques et divers afin d’accentuer le fait que chaque danseur est unique. Cette bigarrure est également carnavalesque et participe de l'atmosphère d'une fête fantaisiste.
Par ailleurs, les danseurs riaient ou souriaient parfois devant leurs difficultés à exercer les mouvements. Aucune honte sur leur visage, peut-être un peu de gêne, surtout de l’amusement et le désir de partager un moment précieux avec le public - de défendre, aussi, ce qu'ils sont.
Ce spectacle est une invitation à rire en toute humilité et avec indulgence des différences de chacun  - et de nous-mêmes y compris.
Lucile – Clothilde – Daphnée (Manaa 1)


On a aimé Gala de Jérôme Bel...

Une démarche intéressante pour des spectateurs avertis

Dans son spectacle Gala, Jérôme Bel relève le défi de faire monter sur scène des amateurs en les laissant interpréter librement des mouvements imposés : « Il s’agir de laisser faire leur désir ».

Réunir des gens qui ne sont jamais montés sur scène et des gens dont c’est le travail sans la moindre distinction, voilà le but de cette pièce. Les amateurs sont des gens qui apprécient la danse. Pour participer à l'aventure, il fallait aux amateurs trouver ce qu’ils aimaient faire et ce qu’ils aimaient danser. La danse, telle qu'elle est présentée dans Gala n’est alors plus un art, mais une culture, et plusieurs styles sont abordés sans discrimination comme le ballet classique, les danses de salon, ou le célèbre moonwalk de M. Jackson. L’enjeu du spectacle est d'abolir les jugements. 

Une démarche riche mais pas évidente.

Dans la salle, au début du spectacle, quelques rires timides se font entendre, les gens ne savent pas s’ils peuvent rire du spectacle qu’offrent ces amateurs, qui sont parfois ridicules mais donnent beaucoup et se livrent sans tabou ni complexe. La question qui se pose dans la tête des spectateurs est : « Est-ce que j’aurais osé ? » Le regard des autres et de la société, qui censure en quelque sorte la liberté d’expression, est abrogé, l’espace d’un spectacle, puisque tout est toléré. Gala déconstruit le ballet en tant que performance technique, pour amener le public à plus d’indulgence et d’empathie, plus d'attention envers l’autre, qui est finalement à notre image.

Salomé, Léa (Manaa 1)

Gala : une cata !

Un ballet à balayer !

JB nous offre un concept innovant en mélangeant sans distinction amateurs et professionnels pour les laisser s’exprimer. Mais sa mise en scène discutable ne fait que renforcer les inégalités, et laisse perplexe, entre ennui et moments gênants.

Un concept – un échec.

L’idée de réunir par leur désir de spectacle des amateurs et des professionnels était pourtant séduisante puisqu’elle ouvrait la scène à des acteurs qui en sont habituellement exclus : des personnes âgées, des handicapées, des enfants et d’autres encore dont la danse n’est pas le travail et qui ne sont parfois même jamais montées sur scène. Mais l’absence d’encadrement et le manque d’unité entre les danseurs rendent ce spectacle plus proche d’une cour de récréation que d’une prestation digne de ce nom. De l’insignifiance, on tombe dans l’ennui et un ridicule gênant devant les maladresses des interprètes.

Une succession de tableaux sans aucun sens

 Le spectacle commence par un diaporama : divers plateaux de théâtre du monde entier se succèdent sans qu’on sache vraiment pourquoi pendant huit longues minutes : s’agit-il de montrer que le spectacle répond à un besoin universel ? Ne le savait-on pas déjà ? On suit alors un parcours à travers divers styles de danse annoncées par un panneau : ballet classique, valse, jazz,… improvisations -d’abord en solo puis en chœur. Mais la mise en scène, quasi absente, ne parvient jamais à compenser le manque de technique et de rigueur des amateurs. Chaque tableau, interminable, met le public au supplice et les danses d’ensemble, où un corps de ballet imite les gestes du soliste, se déploient dans le plus grand désordre. Heureusement, le ridicule ne tue pas.

(Manaa 1)

GALA, de Jérôme Bel, une célébration de la danse touchante et décalée


La danse : un médium pour s'exprimer

Spectacle à voir sans a priori, GALA, est une expérience touchante, déstabilisante et drôle. Professionnels et amateurs, personnes âgées, handicapées, enfants et adultes sont rassemblés par leur amour de la danse, autour de plusieurs thèmes tels que le ballet, l'improvisation, ou encore la valse. Il s'agit de représenter la diversité humaine sans discrimination, dans ses rapports variés au corps.

Le spectacle, « un endroit de liberté et de pur désir »

Jérôme Bel veut mettre en avant l'idée de plaisir et de liberté par la danse. Il souhaite montrer que ce qui est important, c'est « ce que signifie la danse, ce qu'elle exprime » comme votre propre culture, votre histoire personnelle, ou bien votre rapport à votre propre corps ou à une référence. Les danseurs se retrouvent sur scène pour partager  leurs goûts et leur savoir, leur désir de s'exprimer à travers leur corps, en toute liberté : plus que la danse, en définitive, ce sont les corps eux-mêmes et leur histoire particulière qui font l'objet de cette mise en scène.

Partage et diversité

Le mélange de professionnels et d'amateurs provoque la collision de plusieurs univers qui apportent chacun sa petite touche. Les amateurs rappellent aux professionnels qu'ils dansent avant tout par plaisir comme la naïveté de leurs premières performances. En retour, les professionnels leur apportent une expérience et portent sur eux un regard bienveillant.
Malgré le contraste des niveaux, les interprètes dansent tous sur un pied d'égalité. La danse crée un lien fort entre eux, qui est partagé avec le public. Chacun fait découvrir son type de danse, son style et sa passion pour la danse en s'exprimant sur scène avec les autres. La norme du spectacle de danse parfait est bouleversée : ce n'est pas la technique qui est ici mise en avant, mais l'expression d'une façon d'être dans un corps. C'est ainsi que tous les styles de danse sont traversés : du ballet académique, à travers les exercices de la pirouette et du grand jeté, aux formes les plus populaires comme le moonwalk de Michael Jackson.

(Manaa 2)