"Le soir de ce vendredi 5 décembre, je me suis rendu au théâtre en ne sachant à quoi m'attendre. Je n'avais souhaité lire ni critiques, ni synopsis, afin de me laisser surprendre. Quelle fut ma stupeur... dès la sortie en gare de Nanterre !
Un très jeune couple nous demande la direction du Théâtre des Amandiers. Cet événement m'interpella, car aucun des deux individus n'avait l'allure des personnes que l'on rencontre généralement au théâtre.
En arrivant sur le lieu, quelques éléments éveillèrent davantage mes soupçons quant à la singularité de la pièce à laquelle j'allais assister. Tout d'abord les quelques particuliers postés devant le bâtiment, buvant une bouteille de vin au goulot. Si on les avait trouvés devant Paris Bercy, attendant d'assister à l'apparition scénique de leur idole, je les aurais à peine remarqués. Cependant, dans le contexte présent, ils attiraient davantage ma curiosité.
En entrant dans le hall du théâtre, je perçus, avec un style vestimentaire démarqué, une population jeune fortement présente. Cela ne fait que renforcer mes soupçons, d'autant que trois employés du théâtre étaient postés à l'entrée afin de distribuer des boules Quiès.
Ce n'est que durant la troisième partie de la pièce que j'ai pu affirmer mes conjectures. L'apparition du groupe Sexy Sushi a eu l'effet d'une claque, d'une douche froide, d'un glaçon coincé dans la nuque. Leur énergie déferlante, la lumière électrisante, les décibels rugissants, on aurait pu se croire dans une rave party à la piscine Molitor. Mais le plus frappant reste la réaction du public, d'une inertie mémorable. Malgré la présentation d'un déchaînement anarchiste, les individus assis semblaient sculptés - même une photographie n'aurait paru si statique.
Une impression de mur séparant la scène des gradins n'a jamais été aussi forte. On y percevait très nettement deux univers, deux rythmes dans l'écoulement du temps, deux forces : l'une dans l'énergie, l'autre dans la masse. Ces deux mondes en confrontation, d'une si grande intensité, n'ont pu perdurer. Tout cela a fini par s'évanouir dans un épais brouillard artificiel. Eclipsant par sa manifestation la beauté d'une différence."
Camille Yang
"Une sorte de petit concert intégré sur une grande scène" Alexandre Samson
"La musique occupe alors tout l'espace et nous déconnecte de toute réalité, elle nous immerge dans une énergie ultra-violente" Charlène Scribe
"Leur façon de rester totalement immobile pendant le reste du spectacle (avant et après) était intéressante, comme si le passé ne se mettait en marche que quand on le voulait (si on veut s'en souvenir par exemple), et sinon il ne bouge pas : c'est le passé." Héléna Ziakas
"Performance poétique dans sa lenteur" Alexandre Samson
"Mais ce qui rendait la scène encore plus drôle était les moments où un message tombait du haut de la scène, suspendu par un fil : à chaque fois la femme hurlait de façon grotesque, la bouche pleine, comme si elle avait la prémonition qu'un message allait arriver" Laura Vien
"Le contraste est saisissant. Je fais des sauts dans le temps. Le spectacle est pour moi comme des montagnes russes : j'apprécie, puis je déteste, je me laisse emporter parce que je vois, je cherche un sens, je me lasse... Confusion créée par le mélange constant du passé, du présent et du futur..." Joyce Da Penha Sanches
"Cette pièce de théâtre m'a semblé tout droit sortie d'un rêve, d'une hallucination. En fait je suis restée durant toute la durée du spectacle, à me demander si ce que je vivais était réel". Marion Robin
"Il y a de drôles de choses à dire. Il y a tout autant à voir.
Une soirée en dix minutes. Top chronologique.
Il serait aimable d'apprécier. Il serait triste de
raisonner...
Un hommage à l'art avec des relents d'affinage.
« Ou quand l'artiste dit vague. »
Un postiche délicieusement mené
par des saveurs amères, de fumée et d'oreilles.
Un lait de vache qui prend forme,
un cri de corbeau joyeux,
Et un peu de Philippe Katerine.
Une démonstration humaine qui dit oui à rien
qui dit non à tout. Ou peut être est-ce l'inverse ?
Un peu d'écriture éponyme et du tissu décadent.
On y ressortira aux bras d'un homme.
Un homme « spaghetti ». " Sarah Robin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire