Le
cauchemar ?
En arrivant au théâtre, je m’attendais à une pièce tout
comme celle de Théo Mercier, « la fille du collectionneur », que nous
avions vue au début de l’année.
Mais, en rentrant dans le hall d’entrée du théâtre, des
personnes nous donnaient des bouchons d’oreilles. Je me suis alors demandé
« pourquoi ? », sans pour autant trouver de réponse cohérente.
Puis, en avançant dans le hall pour retrouver le reste de ma
classe, j’ai écouté la musique qui passait, on aurait dit l’hymne national portugais
jouée au piano, à la manière d’une musique sinistre et terrifiante. Je me suis
alors inquiétée sur la suite. Ensuite, de la fumée arrivait de plusieurs côtés
et des images d’animaux à l’abattoir et de zombies défilaient sur un écran. La
panique commençait alors à monter. Mais c’est lorsque j’ai lu « interdit
aux moins de 16 ans, aux femmes enceintes et aux épileptiques » que la
panique m’a saisie, jusqu’à avoir les larmes aux yeux.
Lorsque la file commença pour le début de la pièce, nous
étions dirigés vers une grande « boîte » noire. Je me suis alors
imaginée que nous allions être debout, que les acteurs iraient dans le public
et qu’il y aurait de l’horreur et du sang.
Je suis un pays, une pièce qui dénonce les êtres d’aujourd’hui?
La pièce de trois heures environ aborde un bon nombre de sujets plus ou moins sensibles
de nos jours : que ce soit la religion, la politique, ou encore l’absurdité des jeux télévisés
(téléréalité), mais aussi les relations au sein d’une même famille. Bien que ces domaines soient
pratiquement tous totalement différents, ils ont cependant un point commun : la place, le rôle de
l’Homme au sein de chacun.
En effet, très vite, on se rend compte des actes que certains sont poussés à faire face à un
compromis ou un conflit : la pièce débute avec une tirade d’une mère, parfois agrémenté de
l’intervention de ses enfants et, sous le coup de la menace, celle-ci n’hésite pas une seconde à
délaisser sa progéniture face à la prophétie qui les attend. Ainsi, entre en jeu le premier sujet dit
« sensible » qu’est la religion, avec « Marie Curry » telle l’incarnation de la Vierge Marie (telle que
j’ai pu l’interpréter), accompagnée de son frère Eddie. Très vite, la prophétie s’abat sur eux et devant nous se joue une scène quelque peu violente et (parfois) tabou ; celle du viol de Marie (par
ce qui est figuré être un ange). Marie abandonne son enfant - celui-ci ne réapparaîtra qu’à la fin
de la pièce, ce qui clôturera cette dernière. Elle décide ainsi de prendre en main le destin d’elle
même, plutôt que de répondre à la prophétie lui ayant été attribuée.
D’autre part, la pièce tourne très vite à l’absurde, avec des costumes ridicules (présents
cependant dès le début), et l’intervention de deux soi-disant présentateurs de télévision, qui
démontrent par la suite la folie d’un participant au jeu télévisé qu’ils animent. Ce dernier, pour l’argent et la gloire, est prêt à tout, même à tuer autrui pour les acclamations. Le personnage est
ridicule et hystérique, telle une parodie plutôt macabre des participants à ce même genre de jeu.
On voit une volonté de dénoncer l’absurdité d’un jeu de la sorte et ce qu’il pousse certains êtres à
devenir, et effectuer.
Plus tard, le sujet de la politique est abordé, avec de part et d’autre de la pièce un bon
nombre de figures cartonnées d’hommes et de femmes politiques, faisant partie de différents
partis. A l’avant de la scène, trois acteurs se trouvent et délivrent chacun un discours. L’un est
parodié, sexualisé puis dénudé, l’autre est prêt à tout pour se faire entendre, tandis que le dernier
entre en frustration, folie presque, face à ce sujet sensible.
Ainsi, face à ces trois domaines que l’on aborde souvent avec précaution, on parvient à
déceler, il semblerait, une critique réelle des êtres humains et de leurs actions en vue du pouvoir
et de la reconnaissance.
Par ailleurs, la pièce évoque une certaine proximité avec le public, puisque les acteurs
interagissent avec eux, de même que certains autres éléments de la pièce elle-même: on se
retrouve souvent submergés par une fumée intense par exemple, celle-ci nous brouillant parfois la
vision. De même, les acteurs étendent et poursuivent leur jeu au sein même du public, n’hésitant
pas à escalader les sièges. Nous sommes parfois même invités sur scène pour
alimenter « l’ambiance » d’une scène ou à l’entracte. Il est vrai que durant cette dernière, un
acteur (Eddie) s’adresse directement au public, énonçant un discours agrémenté de « Ne partez
pas ! Je vous aime ! ».
Ainsi, Je suis un paysest une pièce ludique, parfois dérangeante mais pourtant captivante,
proposant une immersion totale des spectateurs. (Salomé Baude)
La pièce de trois heures environ aborde un bon nombre de sujets plus ou moins sensibles
de nos jours : que ce soit la religion, la politique, ou encore l’absurdité des jeux télévisés
(téléréalité), mais aussi les relations au sein d’une même famille. Bien que ces domaines soient
pratiquement tous totalement différents, ils ont cependant un point commun : la place, le rôle de
l’Homme au sein de chacun.
En effet, très vite, on se rend compte des actes que certains sont poussés à faire face à un
compromis ou un conflit : la pièce débute avec une tirade d’une mère, parfois agrémenté de
l’intervention de ses enfants et, sous le coup de la menace, celle-ci n’hésite pas une seconde à
délaisser sa progéniture face à la prophétie qui les attend. Ainsi, entre en jeu le premier sujet dit
« sensible » qu’est la religion, avec « Marie Curry » telle l’incarnation de la Vierge Marie (telle que
j’ai pu l’interpréter), accompagnée de son frère Eddie. Très vite, la prophétie s’abat sur eux et devant nous se joue une scène quelque peu violente et (parfois) tabou ; celle du viol de Marie (par
ce qui est figuré être un ange). Marie abandonne son enfant - celui-ci ne réapparaîtra qu’à la fin
de la pièce, ce qui clôturera cette dernière. Elle décide ainsi de prendre en main le destin d’elle
même, plutôt que de répondre à la prophétie lui ayant été attribuée.
D’autre part, la pièce tourne très vite à l’absurde, avec des costumes ridicules (présents
cependant dès le début), et l’intervention de deux soi-disant présentateurs de télévision, qui
démontrent par la suite la folie d’un participant au jeu télévisé qu’ils animent. Ce dernier, pour l’argent et la gloire, est prêt à tout, même à tuer autrui pour les acclamations. Le personnage est
ridicule et hystérique, telle une parodie plutôt macabre des participants à ce même genre de jeu.
On voit une volonté de dénoncer l’absurdité d’un jeu de la sorte et ce qu’il pousse certains êtres à
devenir, et effectuer.
Plus tard, le sujet de la politique est abordé, avec de part et d’autre de la pièce un bon
nombre de figures cartonnées d’hommes et de femmes politiques, faisant partie de différents
partis. A l’avant de la scène, trois acteurs se trouvent et délivrent chacun un discours. L’un est
parodié, sexualisé puis dénudé, l’autre est prêt à tout pour se faire entendre, tandis que le dernier
entre en frustration, folie presque, face à ce sujet sensible.
Ainsi, face à ces trois domaines que l’on aborde souvent avec précaution, on parvient à
déceler, il semblerait, une critique réelle des êtres humains et de leurs actions en vue du pouvoir
et de la reconnaissance.
Par ailleurs, la pièce évoque une certaine proximité avec le public, puisque les acteurs
interagissent avec eux, de même que certains autres éléments de la pièce elle-même: on se
retrouve souvent submergés par une fumée intense par exemple, celle-ci nous brouillant parfois la
vision. De même, les acteurs étendent et poursuivent leur jeu au sein même du public, n’hésitant
pas à escalader les sièges. Nous sommes parfois même invités sur scène pour
alimenter « l’ambiance » d’une scène ou à l’entracte. Il est vrai que durant cette dernière, un
acteur (Eddie) s’adresse directement au public, énonçant un discours agrémenté de « Ne partez
pas ! Je vous aime ! ».
Ainsi, Je suis un paysest une pièce ludique, parfois dérangeante mais pourtant captivante,
proposant une immersion totale des spectateurs. (Salomé Baude)