Entre Haka et vaudou, Monument O d'Ezsther Salamon évoque la guerre à travers des danses tribales peu explorées par le répertoire contemporain ; les corps désarticulés, épileptiques, ont d'autant plus de présence qu'il n'y a pas de musique pour accompagner leurs chorégraphies macabres et mystérieuses : seulement la voix et le souffle des interprètes. Et pourtant on reste fascinés comme devant des serpents qui dansent ! C'est que ces macchabées, surgis d'un autre temps, exploitent jusqu'à leur visage qu'ils font grimacer ; leur jeu, qui dégage une claire fascination pour la mort, est traversé par des éclairs d'érotisme (Eros y croise souvent Thanatos), et le public s'y voit ouvertement défié comme s'il allait affronter les danseurs ! C'est un théâtre de la violence qui a la force des cérémonies primitives... (N.Tréhel)

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